Sur le modèle de Lima, au Pérou, de Montréal, au Canada, ou encore de la ville de Montreuil et Nantes, de nombreuses villes se lancent dans le défi de l’agriculture urbaine. Le phénomène, prenant naissance dans des projets associatifs, individuels ou encore à l’initiative des collectivités locales, prend de plus en plus d’ampleur.

Face à l’étalement urbain et à la réduction progressive des espaces agricoles, des solutions innovantes ont vu le jour pour assurer une sécurité alimentaire à la population citadine. A travers l’exemple du développement de l’agriculture urbaine au sein de la ville de Massy, située dans le département de l’Essonne, il est constaté que les projets associatifs ayant une visée écologique peuvent (avec quelques difficultés) trouver leur place dans nos villes.

Depuis quelques années, dans un quartier nommé “Les Tuileries”, à Massy, l’association “Trouvemaculture”, formée par trois jeunes massicois a fait pousser un véritable potager de permaculture. Le terrain vague, situé dans une résidence, était à l’origine une friche industrielle d’une ancienne tuilerie. Suite à consultation de la mairie de Massy, le terrain a pu être converti en terrain de permaculture. Dans l’esprit que promeut l’association, les habitants sont invités à participer et à récolter eux-mêmes les différentes plantations.

La technique d’agriculture utilisée, la permaculture, est un mode de culture durable qui vise à concevoir des écosystèmes “autosuffisants” en respectant l’équilibre naturel des écosystèmes. Ce mode d’agriculture est peu gourmand en énergies et en eau. Le projet massicois présente ainsi plusieurs intérêts : en plus former les habitants à assurer leur propre sécurité alimentaire (même à échelle réduite), ce type de projet fait découvrir aux citoyens et aux collectivités locales (principalement les mairies et intercommunalités) des techniques agricoles entrant dans le cadre des politiques de développement durables.

Cependant, ces projets peuvent rencontrer des difficultés administratives avec notamment la création d’associations, et la disponibilité des espaces et l’obtention de l’accord de la Mairie, qui dépendra du bon vouloir de l’exécutif en place. De plus, face à la relative rigidité du droit de l’urbanisme, le caractère figé de certaines zones industrielles. Enfin, les espaces exploitables se situent souvent sur des propriétés privées, il est alors nécessaire d’obtenir l’accord du syndicat de copropriété ou du propriétaire.

En règle générale, ces projets, éducatifs et interactifs pour les habitants, sont bien accueillis et encouragés par les collectivités.