L’Union Européenne a signé la convention internationale sur la réduction de la pollution au mercure. La convention MINAMATA entrera en vigueur d’ici peu. La France a salué l’entrée en vigueur de cette convention. Cette dernière après une ratification le 18 mai dernier, sera effective le 16 août 2017. Cet accord international constitue une avancée considérable dans la lutte contre les pollutions au mercure générées par les activités humaines.

Cette convention historique doit son nom à une petite ville côtière de l’île de Kyushu au Japon, Minamata. Une usine avait rejeté des métaux lourds dans la baie de cette ville. Conséquences, 1784 personnes ont perdu la vie à cause de la pollution de la mer au mercure, et plus précisément à une maladie qui s’appelle Minamata qui provoque d’importants troubles nerveux pouvant entraîner la mort. La majorité des victimes sont mortes intoxiquées suite à la consommation des poissons contaminés par le mercure.

L’UE avait signé le traité avec les Etats membres le 10 octobre 2013 à Kumamoto au Japon et avait lancé le processus visant à assurer la ratification et sa mise en œuvre dans la totalité du territoire de l’Union Européenne.
Il a fallu douze années pour que la communauté internationale parvienne à rédiger une convention. Au total 128 pays ont signé la convention. Cette convention fournira un cadre réglementaire international dont le but premier sera de protéger la santé humaine et l’environnement mondial des effets nocifs du mercure, et d’abandonner définitivement l’utilisation du mercure dans les produits et les procédés de fabrication.

Au total, 35 articles destinés à réduire les pollutions. Les sites contaminés et les centres de stockage des déchets de mercure devront par ailleurs être sécurisés. L’information et la sensibilisation de la population aux dangers que présente le mercure est une partie importante du programme. Des rapports réguliers devront être effectués sur les progrès faits, et des vérifications sur l’état des structures seront effectuées.

De plus cette convention impose un contrôle sévère du commerce du mercure entre les Etats. Le mercure ne devrait plus être utilisé dans le processus de fabrication des produits. Toutefois son usage sera encadré pour l’extraction minière de l’or. Pourtant cette mesure s'avère être difficile en raison de la présence de nombreux site illégaux notamment en Guyane.

Autre disposition importante de la convention MINAMATA, les Etats s’engagent à échanger des informations et à s’entraider afin de lutter contre la pollution causée par le mercure. Cela permettrait au pays les plus pauvres de tirer profit de cette coopération internationale.

Parmi les mesures :
- Interdire les nouvelles mines de mercure et abandonner les mines existantes
- Réduire l’utilisation et le rejet du mercure
- Restreinte le commerce et en interdire la fabrication
- Contrôler et réduire les émissions atmosphériques et les rejets dans le sol et l’eau
- Garantir un stockage plus sûr et une gestion appropriée des déchets de mercure

Le mercure est considéré comme étant l’un des dix produits chimiques les plus dangereux pour la santé. Ce polluant est extrêmement toxique, il est capable d’attaquer le système nerveux, les reins, les poumons, le système immunitaire et le reste des organes. Les nouveaux- nés et les fœtus sont les plus vulnérables.

Mais c’est une tâche difficile qui s’annonce, car ce dernier est un produit naturel rejeté par les feux de forêts, les éruptions volcaniques, et les puits géothermiques...

Il existe donc une multitude d’occasions pour que le mercure soit relâché dans la nature, et puisse agir comme un poison qui s’infiltre dans la nature et dans la chaîne alimentaire.

Selon le programme des Nations Unies pour l’environnement, près de 8900 tonnes de mercures sont émises chaque année et 15 millions d’ouvriers travaillant dans les mines d’or y sont exposés.

Dans plusieurs pays une étude portant sur des analyses capillaires de femmes a démontré que les concentrations de mercure étaient supérieures aux seuils de recommandation des autorités sanitaires.