Suite à l’annulation par le tribunal administratif de l’autorisation d’exploiter la centrale biomasse de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône), le groupe Uniper a annoncé vendredi son intention de faire appel de la décision d’annulation de l’autorisation d’exploitation de sa centrale de Gardanne.

Le tribunal administratif de Marseille avait rendu son verdict le 8 juin suivant les conclusions du rapporteur public qui a estimé que l’étude d’impact était insuffisante. En soulignant que l’étude d’impact n’a porté que sur un périmètre de trois kilomètres autour de l’installation. Alors que la centrale de Gardanne est un projet colossal qui devait être alimenté dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres, de bois issu de coupes forestières et pour l’autre moitié de résidus d’élagage et de déchets de bois

Le 8 juin, le tribunal administratif de Marseille a annulé l’autorisation d’exploitation de la plus grande centrale biomasse de Gardanne dans les bouches-du -Rhône. Selon les juges  « L’étude d’impact n’est pas proportionnée à l’importance et à la nature du projet », en effet, la centrale biomasse consommera « au moins 25% des ressources forestières locales disponibles. 

Suite à l’annulation de l’autorisation d’exploiter la centrale biomasse de Gardanne, le préfet de région Provence-Alpes-Côte d’Azur a délivré au groupe Uniper une autorisation provisoire de poursuivre son activité et lui a accordé un délai de neuf mois pour constituer une nouvelle demande d’autorisation,

Le président d'Uniper France, Luc Poyer, a réagi le 9 juin par un communiqué : "Une décision très pénalisante pour nous, nos salariés et plus généralement pour l'économie locale et ses emplois."
Luc Poyer s’efforce de démontrer sa bonne foi en évoquant la conformité de l’étude d’impact aux textes applicables : « S'agissant de l'étude d'impact, celle-ci a été réalisée conformément aux textes applicables et comporte bien une analyse de l'état initial et des effets indirects du projet sur le site et de son environnement. Même s'il s'agit d'un coup dur pour les énergies vertes dans ce pays, nous restons convaincus du bien-fondé de ce projet, de sa contribution à la coopération franco-allemande dans le domaine de l'énergie et espérons qu'il sera riche d'enseignements. »

Ce projet de centrale biomasse, la plus grande de France, a été largement soutenu par l’Etat dans le cadre du grenelle de l’environnement. Le site est dimensionné pour brûler 850 000 tonnes de bois par an et l’énergie produite pourrait à terme représenter 6% de la production d’électricité de la région Provence-Alpes Côte d’Azur. Le groupe a misé gros sur ce chantier lancé en juin 2013. Au total, il a investi 250 millions d’euros dans la reconversion d’une tranche de la centrale à charbon de Gardanne. Il y emploie 180 salariés dont près de 80 pour la seule unité de biomasse.

La CGT avait réclamé jeudi la poursuite de l'activité, s'inquiétant pour les 180 emplois du site.