Jeudi 1er juin 2017 le président américain Donald Trump annonce sa décision de retirer les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat conclu fin 2015 par 195 pays. Il déclare qu'il s'agissait « d'un mauvais accord pour les travailleurs américains ». Alors que 62% d'entre eux souhaitaient le maintient des Etats-Unis.

L'accord de Paris a été adopté le 12 décembre 2015 lors de la Cop21.
L'accord a pour objectif principal de limiter l'augmentation de la température à la surface du globe, en deçà de 2°C et de s'efforcer à la maintenir à 1,5°C. L'accord met aussi l'accent sur la consécration du principe des responsabilités communes mais différenciées, c'est à dire la prise en compte des capacités respectives des Etats eu égard aux contextes nationaux différents.
En effet, les pays du nord ont promis aux pays du sud de les aider à solder leur dette climatique.
La somme plancher est de 100 milliards de dollars par an, des pays du nord vers les pays du sud.
Il est prévu par le texte que ce chiffre sera à nouveau discuté avant 2025. Le nerf de la guerre climatique est donc bien le financement.

Donald Trump, climato-sceptique revendiqué, avait affirmé ses positions dès 2012 quand il a déclaré sur Twitter que « le concept de réchauffement climatique (avait) été créé par les Chinois pour rendre l'industrie américaine non-compétitive ». Il avait annoncé également vouloir « mettre fin à la guerre contre le charbon ».

Donald Trump avait promis de sortir les Etats-Unis de l'accord de Paris lors de la campagne présidentielle. Il estime que l'accord sur le climat est en contradiction avec son objectif principal : « America first » (l'Amérique d'abord). Mais cette logique se heurte à un paradoxe économique, car comme l’ont rappelé un certain nombre d’entreprises (telles que Google, Exxon, Tesla...) et villes des Etats-Unis, la transition vers une économie moins carbonée représente un vivier d’emplois et un accélérateur de croissance pour le pays.

Une fois élu, le président Trump n'a cessé de renouveler son intention de quitter l'accord de Paris et de défaire tout ce que Barack Obama a entrepris en matière climatique. Cela s'est notamment concrétisé avec la nomination de Scott Pruitt, qui émet à plusieurs reprises des doutes quant à l'influence de l'homme sur le réchauffement climatique, à la tête de l'Agence de protection de l'environnement (APE).

Lors du sommet du G7 qui s'est déroulé les 26 et 27 mai 2017 en Italie, les six autres Etats (la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, l'Italie et le Japon), ont souhaité former un front uni en faveur de l'Accord de Paris. De plus, l’Union européenne et la Chine (premier pays émetteur de gaz à effet de serre) se réunissent en sommet jeudi 1er et vendredi 2 juin à Bruxelles et déclarent vouloir « confirmer leurs engagement envers l'accord historique ».

Il existe deux possibilités de retrait de l'accord de Paris. Elles sont disposées à l'article 28 de l'accord.
Un pays souhaitant quitter l'accord doit attendre trois ans à compter de son entrée en vigueur (4 novembre 2016 pour les Etats-Unis) et respecter un préavis d'un an. Cela reporterait à Novembre 2020 c'est à dire au moment de la prochaine élection présidentielle américaine.
Le pays peut également dénoncer la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui est l’instance des négociations dont est issu l’accord de Paris. Dans ce cas un préavis d’un an seulement suffit afin de déclencher la procédure. Cependant, une validation du Congrès devrait être nécessaire.

Malgré tout, Donald Trump se dit prêt à renégocier l'accord de Paris ou négocier des nouveaux accords sur le climat qui seraient plus « équitables » et plus « favorables » aux Etats-Unis.

Les réactions, dans le monde entier, ne se font pas attendre.
Barack Obama qui avait engagé les Etats-Unis dans l'accord de Paris s'exprime : « moi je fais confiance à l'autre Amérique pour sauver la planète ». En effet, l'Etat de Californie et la ville de New-York souhaitent maintenir l'accord.
François Hollande se positionne également dans ce sens « Donald Trump a renoncé à l'avenir, pas les Etats-Unis ».
Ségolène Royal, ancienne ministre de l'environnement et actrice majeure de la Cop21, dénonce une « décision tragique qui constitue un grave délit contre l'humanité ».
Al Gore, ex vice président des Etats-Unis et grand défenseur de l'environnement, considère que cette « décision est indéfendable et qu'elle nuit aux capacités des américains ».
Enfin, Emmanuel Macron s'est exprimé : « Donald Trump commet une véritable erreur pour son pays et son peuple ». Il a ajouté « ce n'est pas l'avenir que nous voulons pour nos enfants, pour le monde ». « Nous ne renégocierons pas un accord moins ambitieux, en aucun cas. Sur le climat il n'y a pas de plan B car il n'y a pas de planète B ».
De plus, le président de la République française incite les scientifiques et les industriels américains à travailler avec la France, « les Etats-Unis ont tourné le dos au monde mais la France ne tourne pas le dos aux américains ».