Tout comme le nucléaire, le vieillissement des moyens de production électrique est une problématique touchant également le secteur de l’éolien. En effet, la construction d’un parc éolien soulève des coûts en termes de maintenance et d’exploitation, mais aussi des interrogations en termes de rendement et d’impact environnemental.

En réponse à ces difficultés, est apparu depuis peu le « repowering ». Cette technique, auparavant utilisée notamment dans le secteur des énergies fossiles, à pour but de remplacer totalement ou partiellement une installation électrique dans le but d’augmenter son rendement, réduire son coût d’exploitation, diminuer ses émissions de CO2 ainsi que de faire de conséquentes économies par rapport au coût de construction d’une nouvelle installation.

En somme, cette technique peu donc se résumer à « installer moins pour produire plus ». En effet, selon un rapport de GlobalData, la production annuelle mondiale d’énergie éolienne passerait grâce à la technique de repowering de 1.524 GWh à 8.221 GWh d’ici 2020.


Les éoliennes arrivées en fin de vie sont remplacées par de nouvelles machines qui seront quant à elles capable de produire beaucoup plus d’électricité. Dès lors, une éolienne considérée comme moderne de 2 MW pourra générer jusqu’à six fois plus d’énergie que ses prédécesseur de 500 MW.

Toutefois, l’ouverture d’un projet de repowering doit se faire en connaissance de l’état du marché, en prenant notamment en compte le régime d’achat de l’électricité, les éventuelles subventions si accompagnant, les législations en vigueur etc.

Lorsque ce type de projet est envisageable, les avantages en découlant ne se font pas attendre. Parmi ces derniers, on peut citer l’augmentation des revenus des producteurs, la réduction des coûts liés à la maintenance (les installations modernes étant plus fiables), la réduction du nombre d’accident impliquant des oiseaux, mais aussi la diminution du nombre de machines dans un même parc, permettant de limiter l’effet de traînée (force qui agit sur la pale dans la même direction que le vent. Cette force tend à contrer le mouvement d’avancement de la pale et doit donc être le plus faible possible), ces dernières étant à l’origine de baisse de rendement.

Par ailleurs, les projets de repowering représentent aussi un avantage non-négligeable en termes d’acceptabilité du projet par les riverains. En effet, des éoliennes étant déjà antérieurement présentes, leur simple remplacement par de nouvelles machines n’entrainera que peu, voir pas de contentieux.

Concernant l’utilisation de cette méthode, c’est sans surprise que l’on retrouve le Danemark et l’Allemagne sur le podium. Ces derniers représentent respectivement 51,6% et 43.1% de la puissance totale « repowerisée ». Il n’y a cependant pas que ces deux bons élèves européens en termes d’environnement, qui possèdent l’apanage de ce type de projet. En effet, c’est en Suisse qu’à été acheté le plus grand projet d’extension, soit quatre éoliennes installées depuis prés de 20 ans remplacées par quatre autres consœurs modernes, faisant de ce fait passer la production annuelle du parc de 40 kWh à 55 kWh d’augmentation. Ici, la technique du repowering à donc fait gagner au parc une augmentation de sa production de 40%.

Cet élogieux tableau ne peut toutefois par faire oublier les 20.000 tonnes de déchets que les éoliennes démantelés représenteront d’ici 2020. Dans cette optique, il existe deux possibilités pour l’exploitant du parc : la revente de tout ou partie de la machine ou le recyclage.

S’agissant de la revente, elle sera en générale plus intéressante dans des pays tiers, avec des réglementations différentes et où la machine sera toujours avantageuse. Cette solution bien qu’aujourd’hui rentable pour les deux parties est toutefois fortement liées aux évolutions de politiques et législations en terme de revente.

S’agissant du recyclage, le béton et le l’acier constituant le mât de chaque machine peuvent aisément être réutilisé. Il n’en va toutefois pas de même pour les pales constituées de vibre de verre et de résine.

Cette technique étant émergente dans le secteur éolien, il n’existe pas encore de cadre juridique particulier pour l’encadrer. Toutefois, ce sujet commence à prendre de l’importance pour la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) et le Syndicat des énergies renouvelables (SER). C’est dans ce sens que s’est tenu le 13 janvier 2017 une réunion réunissant ces acteurs ainsi que France Energie Eoliennes (FEE). La profession y a fait valoir ses aspirations, telles que la volonté d’un cadre réglementaire ad hoc allégé pour les demandes de modifications substantielles des parcs en exploitation, ou encore le fait que le repowering puisse bénéficier d’une antériorité permettant l’autorisation des modifications, malgré l’évolution de la réglementaire.

Sous l’impulsion des acteurs clefs du domaine éolien, le repowering semble donc prendre une importance croissante aux yeux des pouvoirs publics.