Des associations comme la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA) et l’association France Nature environnement (FNE) ont déposé un recours contre l’Etat auprès du Conseil d’Etat au motif que ce dernier n’a pas pris les mesures nécessaires pour lutter contre la pollution lumineuse dans les espaces naturels.
En effet, sept ans après l’adoption de la loi Grenelle 2 du 10 juillet 2010 aucun arrêté sur les prescriptions techniques et les conditions d’implantations et de fonctionnement des points lumineux opposables à l’exploitant et à l’utilisateur d’installations lumineuses nocturnes n’a été adopté pour lutter contre la pollution lumineuse.
Pourtant un article de Grenelle 2 visait "à prévenir et limiter les dangers ou troubles excessifs aux personnes et à l’environnement causés par les émissions de lumières artificielles et limiter les consommations d’énergies ».
Les installations lumineuses dans certains espaces naturels devaient faire l’objet de mesures beaucoup plus restrictives, c’est le cas des sites Natura 2000, des parcs nationaux, des parcs naturels régionaux et des réserves naturelles.
En l’absence de textes, des stations de ski vides la nuit continuent d’être éclairées.
Les associations dénoncent l’inaction du gouvernement, et demande d’ordonner la publication des arrêtés dans les plus brefs délais.

La loi Grenelle a défini les nuisances lumineuses, or il n’y a eu qu'un arrêté datant de 2013 qui dit que les vitrines et les façades doivent être éteintes à 1 heure du matin au plus tard.
Les lumières dans les bureaux doivent être éteintes une heure après la fin des activités.
Or dans les faits aucun contrôle n’est mené par l’Etat et par les communes.

La pollution lumineuse est la situation dans laquelle les éclairages artificiels sont omniprésents au point d’altérer les niveaux d’éclairage naturel de la nuit et engendrent à cet effet des conséquences sur l’environnement nocturne. Cette pollution lumineuse n’a cessé de s’aggraver depuis ces dernières années.

Quelles sont les effets de la pollution lumineuse ?
Les installations dans les espaces naturels impactent de façon très importante la vie des espèces et la biodiversité, et privent les riverains de la possibilité d’observer le ciel étoilé. Cette pollution lumineuse représente un énorme gaspillage énergétique, et remet en cause l’alternance jour, nuit.
Les prédateurs qui utilisent la lumière pour chasser, ou à l’inverse les proies qui se cachent grâce à l’obscurité voient leur mode de vie perturbé.
Les impacts sur la santé humaines ne sont pas des moindres, comme le dysfonctionnement du cycle du sommeil et des fonctions biologiques qui y sont liées comme les défenses immunitaires. Pourtant les effets de la pollution lumineuse sont peu connus des élus locaux. La raison principale est que la lumière est perçue comme un progrès. Or au regard des nouveaux enjeux du siècle l’éclairage doit être adapté.

Pourtant cette pollution est moins médiatisée que la pollution de l’air, et le réchauffement climatique, alors qu’elle ne fait que s’accentuer dans l’environnement professionnel et personnel.

Les associations estiment que le nombre de point lumineux a augmenté de façon significative. Une augmentation de 89% en 25 ans au niveau mondial. Aujourd’hui près de 83% de la population mondiale et 99% de la population européenne et américaine vivent sous un ciel nocturne plus au moins altéré par la pollution lumineuse.
Selon une récente étude, plus de 4 personnes sur 5 dans le monde subissent une pollution lumineuse nocturne.
Liée à l’essor de l’électricité, la pollution lumineuse est un phénomène récent, qui n’a fait qu’empirer.
Pourtant il est primordial de prendre en compte les impacts des émissions de lumières artificielles sur les paysages, sur l’environnement et la biodiversité.