Il s’agit d’une information qui n’a pas eu beaucoup d’échos en France, étant donné la législation très restrictive en la matière : pour la première fois depuis 20 ans, les surfaces de culture d’OGM ont reculé à l’échelle du globe ! Cette évolution est due aux résultats mitigés qu’ont connus les cultures d’organisme génétiquement modifié par rapport aux promesses présentées par leurs promoteurs.

3 promesses non tenues par les OGM
Les études menées par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Académie américaine des sciences ont permis de révéler trois facteurs expliquant la déception des industries de l’agroalimentaire concernant les OGM.
Premièrement, les rendements de production sont en réalité identiques à celle des cultures qui n’ont pas été génétiquement modifiées, remettant en cause l’idée de combattre la faim dans le monde par ces nouveaux organismes.
Deuxièmement, certaines mauvaises herbes, dont la destruction devait être facilitées par l’introduction des OGM, ont développé une résistance à certains pesticides, rendant inutiles les organismes génétiquement modifiés.
Troisièmement, certains OGM conçus pour résister aux insectes et donc réaliser des économies importantes dans l’utilisation des insecticides n’ont en réalité pas été aussi efficaces que prévus. Aussi, les économies tant attendus ont été beaucoup plus faibles.
Face à ce constat, de nombreux industriels de l’agroalimentaire se tournent vers d’autres innovations scientifiques pour améliorer leurs rendements, voire abandonnent la production d’OGM, ce qui explique le recul constaté ces dernières années.

Une législation très restrictive en France
La culture d’OGM est strictement encadrée en France depuis la loi du 25 juin 2008. Celle-ci instaure un Haut Conseil des Biotechnologies, introduit des mesures de transparence concernant la culture d’OGM et crée un régime de responsabilité pour les cultivateurs d’OGM en cas de dissémination incontrôlée plus sévère que ce que prévoit le code pénal pour la destruction de biens privés.
Le texte de 2008 a été renforcé par loi de 2014 interdisant la culture de maïs transgénique. Cette réglementation, qui va beaucoup plus loin que celle de l’Union européenne, a pu être exécutée en France grâce à une clause d’exclusion nationale volontaire pour la culture d’OGM prévue par une directive de 2001.
La réglementation européenne est effectivement moins restrictive. Elle encadre néanmoins l’autorisation de mise sur le marché des OGM par une évaluation de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et par les obligations de directive 2001/18/CE du 17 octobre 2002.

Une dynamique qui conforte la réglementation française
L’évolution que prend la culture des OGM dans le monde conforte la réglementation plus rigide de la France et annonce peut-être de nouvelles réglementations en matière de dissémination et de mise sur le marché des cultures OGM. Il est aussi important de rappeler que l’Etat français n’a pas encore transposé dans le droit national la directive 2001/18/CE. La tournure que prendra la production d’OGM dans le monde sera donc décisive pour la transposition de cette directive dans le droit français et l’évolution de la réglementation européenne en la matière.