L'expression perturbateur endocrinien désigne "toute molécule ou agent chimique composé, xénobiotique ayant des propriétés hormono-mimétiques et décrit comme cause d'anomalies physiologiques, et notamment reproductives."
Ces molécules agissent sur l'équilibre hormonal de nombreuses espèces sauvages ou domestiques (animales ou végétales dans le cas des phytohormones). Elles sont souvent susceptibles d'avoir des effets indésirables sur la santé en altérant des fonctions telles que la croissance, le développement, le comportement et l'humeur, la production, l'utilisation et le stockage de l'énergie ou le sommeil.

Cependant en cinq ans, l’imprégnation à ces substances chimiques et leurs effets sur le système hormonal n’ont cessé d’être mieux documentés, rendant de plus en plus pressante pour l’opinion publique la demande d’une réponse politique à ce grave problème de santé publique. Les femmes enceintes, les nourrissions, les personnes âgées seraient le plus touchés par ces perturbateurs selon une étude de Santé Publique France. Ces perturbateurs sont donc connus de tous et touchent toute la population.

Au niveau européen, le rôle de la France a été déterminant grâce à Ségolène Royal qui en juin 2014 a exigé et a obtenu la publication de la feuille de route. Depuis, rien n’a vraiment changé en apparence puisque, malgré 5 votes, les critères n’ont pas été adoptés sans une majorité qualifiée. La bataille est rude: la France, la Suède et le Danemark réclament une catégorisation des perturbateurs endocriniens, sur le modèle "avérés’" "présumés" et "suspectés’".

C'est donc pour la cinquième fois en moins d’un an, que la Commission européenne a proposé aux Etats membres, le jeudi 18 mai, lors de la réunion du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale, l’adoption d’une définition réglementaire des perturbateurs endocriniens.

Nécessaires à la mise en œuvre de la réglementation européenne sur les pesticides, ces "critères d’identification " précité devraient conduire à exclure du marché européen les molécules problématiques. Par cette définition qui sera un jour adoptée dépend le nombre de substances phytosanitaires qui seront proscrites. Pour les organisations non gouvernementales, les critères proposés par la Commission sont trop restrictifs, et les niveaux de preuve requis pour identifier une substance comme perturbateurs endocriniens trop élevés.
Il y a eu des avancées depuis la dernière version, mais le texte demeure encore trop faible et non accepté par tous les Etats membres. Notamment, ce texte prévoit d’exempter d’interdiction "les pesticides ayant été conçus pour être des perturbateurs endocriniens, même en cas d’effets collatéraux néfastes sur des espèces d’invertébrés non ciblées. "
Espérons que d'ici là les Etats membres se seront mis d'accord sur une définition claire et appropriée sur ce sujet, afin d'arrêter au plus vite la propagation de ces molécules dangereuses pour la santé humaine et animalière.