Vu que le changement climatique est une réalité, les entreprises commencent lentement à intégrer une production et consommation « éco-responsable » dans leurs fonctionnements. Les entreprises s’engagent dans une politique plus respectueuse de l’environnement, y compris le climat, et cela fait déjà partie de la politique de responsabilité sociale des entreprises.
Selon TREBULLE François , « ce sont bien toutes les entreprises, quelle que soit leur forme sociale, qui sont confrontées à un changement radical et sans précédent, imposant de restituer à l’environnement sa place dans l’activité économique. L’environnement est une ressource non renouvelable et un facteur de risque ; il est exposé à l’activité et support de marchés innovants ».
Mais cette évolution n’est pas nécessairement mauvaise pour les affaires, car elle est devenue facteur essentiel et, en effet, les sociétés qui n’ont pas encore changé leur politique face à l’environnement et le changement climatique ont une vision négative dans le marché concurrentiel. Plusieurs forces stimulent l’adoption d’une gestion environnementale par les entreprises comme la législation, la concurrence, les consommateurs, les ONG’s et l’intention des propres entreprises de diminuer sa consommation et réduire ses coûts.
Les grandes entreprises sont aussi stimulées par les gouvernements car elles sont considérées acteurs clés dans la lutte contre le changement climatique, lorsque elles s’engagent à réduire l’impact de leurs activités. Comme exprime TREBULLE , les entreprises ont un rôle très important contre le changement climatique car chaque action et chaque produit ont une « empreinte carbone » qui doit être identifié pour qu’elle puisse être réduite.
Les normes ISO aident les destinataires à quantifier leurs émissions de gaz à effet de serre et à communiquer sur le bilan carbone (ISO 14064/14065) et promeuvent les bonnes pratiques de management environnemental et énergétique (ISO 14001 et 50001) ou un étiquetage carbone des produits et services, des écolabels accompagnant la réglementation thermique ou l’étiquetage et des pratiques de financement soutenant des projets propres, notamment par les obligations vertes.
Néanmoins, il est encore difficile à trouver des entreprises qui sont vraiment engagées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et qui contribuent à atteindre l'objectif de l'Accord de Paris.
Lors d’une conférence du 12 avril 2016 co-organisée par l’Association Bilan Carbone, l’ADEME, le Basic, l’Observatoire des Multinationales et le Réseau Action Climat, il a été publié une étude qui a déclaré que 78% des émissions mondiales en 2010 ont été émises par seulement 90 entreprises et que les émissions indirectes d’une entreprise peuvent facilement dépasser de trois à quatre fois les émissions directes, comme par exemple, l’empreinte carbone d’Axa ou Crédit Agricole est 1/3 des émissions de la France (les émissions directes représentent seulement 0,4% des émissions totales) et l’empreinte carbone de Total est 140% les émissions de la France (les émissions directes représentent seulement 10% des émissions totales).
Selon l’analyse des reportings carbone et des objectifs climat fait par cette étude dans 20 entreprises françaises comme Air France, Alston, Total et L’Oreal en comparaison des années 2011 et 2014, il a démontré que les reportings carbone des entreprises prennent de mieux en mieux en compte des émissions indirectes et qu’elles communiquent de plus en plus d’émissions.
Donc, on voit qu’il existe une amélioration de la prise en compte des émissions indirectes dans le reporting carbone des entreprises grâce à l’effet d’apprentissage et maturité grandissante des méthodologies de comptabilisation des émissions indirectes et de la prise de conscience des entreprises concernant les risques des impacts physiques et financières des changements climatiques.
Cependant, cette amélioration du reporting se montre surtout à l’échelle du groupe et, à l’époque de l’étude, aucune des entreprises se charge véritablement d’attaquer leur poids carbone et le rendre cohérent avec une politique mondiale. On voit que l’ambition des engagements n’est pas à la hauteur des enjeux.
« Il y a de plus en plus d’entreprises qui publient des objectifs de réduction de gaz à effet de serre, mais les ambitions de ces objectifs restent insuffisantes par rapport aux réductions nécessaires pour respecter les budgets carbone compatibles avec des scénarios 2° C voire 1,5° C.Il est illusoire de croire que les entreprises s’engagent d’une manière volontaire sur des objectifs si ambitieux quand les engagements des gouvernements eux-mêmes sont insuffisants pour rester sous la barre des 2° C. »
Un autre étude sur les entreprises sponsors de la COP21 voudrait examiner « la transparence et la cohérence de leur déclarations de gaz à effet de serre, leur capacité à penser et agir à une échelle globale et sur toute leur chaîne de valeur, ainsi bien que l’évolution de leurs émissions par rapports aux objectifs officiels de la France de l’Europe ». Les entreprises étudiées étaient les suivantes: Accor, BNP Paribas, Carrefour, EDF, Engie, Kering, L’Oréal, LVMH, Michelin et Renault.
Cette étude a constaté qu’aucune des entreprise n’a le profile souhaitable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de ses filières. Les entreprises qui sont les plus transparentes ne sont pas celles qui font l’effort pour réduire leur empreinte carbone globale en ligne avec les objectifs de l’Union Européenne. En plus, la plupart des entreprises qui ont fait l’évaluation de leurs émissions de gaz à effet de serre n’ont pas encore réussi à réduire ces émissions. Seulement l’entreprise EDF était capable de réduire son empreinte carbone globale selon les objectifs fixés par l’Union Européenne. Il est également intéressant noter, d’une façon générale, qu’ils n’ont pas trouvé, parmi les entreprises étudiées, un exemple de stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L’étude a constaté que, « sur la base des formations accessibles, un décalage important entre les effets d’annonce de ces grands groupes sur l’enjeu climatique, et leur capacité à réellement répondre à cet enjeu ».