La déforestation est "un phénomène de régression des surfaces couvertes de forêt". Elle résulte "des actions de déboisement et de défrichement, liées à l'extension des terres agricoles, à l'exploitation des ressources minières du sous-sol, et à l'urbanisation". C'est un phénomène que l'on rencontre surtout en Amérique Latine. Mais la déforestation n’est pas seulement une menace pour la biodiversité. Elle affecterait également notre santé. Car en effet comme le souligne le rapport des chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et de l’université de Bournemouth au Royaume-Uni "les activités humaines induites par l’exploitation de la forêt favoriseraient l'apparition de nouvelles pathologies infectieuses dans les pays tropicaux".
Ce rapport, met donc pour la première fois en évidence les problèmes qui entraînent l’apparition de ces infections.

Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques se sont concentrés sur une bactérie de la même famille que celle de la lèpre et de la tuberculose: la Mycobacterium ulcerans. Cette maladie chronique, qui sévit en Afrique subsaharienne et en Amérique Latine, se traduit par une "nécrose de la peau accompagnée d’ulcères intenses".
Ces bactéries vivant dans les marécages, les chercheurs les ont observé pendant longtemps dans de nombreux sites aquatiques notamment en Guyane française. Ils ont comparé les sites affectés par l’activité humaine et les sites intacts. C'est à ce moment là qu'ils ont identifié, sur les sites où la pression de l’homme a été la plus forte, "une modification significative des communautés animales et de la chaîne alimentaire".

Avec la forte pression de l'homme on passe alors d’un milieu équilibré et stable à un système dégradé et pollué. C'est ce qui favorise les espèces porteuses de bactéries. C'est aussi ce qui favorise la disparition de certaines espèces de poissons "prédateurs". Ces prédateurs, en se nourrissant de proies porteuses de mycobactérie, débarrassaient l’environnement de cette activité microbienne qu'est la déforestation. Mais si ils disparaissent, ces bactéries vont pulluler et se propager dans les sites les plus affectés par le déforestation et le développement agricole.
Le rapport dénombre environ l'apparition de 200 nouvelles maladies infectieuses transmises par des virus comme Zika, Ebola voire même le VIH.
Infestés de cette manière, les milieux aquatiques se transforment en réservoir de transmission bactérienne. A chaque contact avec ces zones, les populations riveraines sont susceptibles de contracter la maladie. Les contacts entre les milieux infestés et les populations sont de plus en plus fréquents.
Pour les chercheurs, il est important et impératif aujourd'hui de mieux comprendre l’impact des changements environnementaux sur l’ensemble de ces maladies.