La sécurité et la santé au travail ont pour vocation de prévenir la survenance d’accidents et de maladies professionnelles. Parfois, malgré le respect des obligations légales et réglementaires et l’adoption d’une politique et d’un système préventif, des situations dangereuses apparaissent sur le lieu de travail.

En effet, pour amener un produit à son état final, il y a 4 facteurs qui jouent un rôle prépondérant : l’homme, l’équipement, l’environnement de travail et l’interaction entre ces éléments. Durant cette interaction, des situations dangereuses peuvent apparaître et mener à un événement non souhaité qui, lui-même, peut amener une lésion ou un dommage à l’homme, la machine et l’environnement. A partir de là peuvent se produire un incident, un accident, un accident du travail ou même une maladie professionnelle.

A - Calcul et statistiques autour des AT-MP

Au niveau d’une entreprise, les calculs et statistiques permettent d’avoir une vision globale de l’évolution des accidents du travail et des maladies professionnelles a posteriori.

Pour ce faire, la première étape consiste à connaître les indicateurs nécessaires au calcul des accidents du travail et des maladies professionnelles. Les indicateurs des accidents du travail sont très nombreux mais les plus couramment utilisés sont les suivants :

Pour établir avec précision ces indicateurs, il est nécessaire d’établir au préalable le suivi de certains paramètres :

l’effectif des salariés ;
le nombre d’AT sans distinction ;
le nombre d’AT avec arrêt ;
le nombre d’AT sans arrêt ;
le nombre d’AT avec incapacité permanente ;
le nombre de décès ;
la somme des taux d’incapacités permanente ;
le nombre d’heures travaillées ;
le nombre de jours perdus.

En revanche, pour le suivi des maladies professionnelles, les taux de fréquence et de gravité ne sont pas liés aux maladies professionnelles.
Il est donc nécessaire de suivre les maladies professionnelles avec d'autres indicateurs comme, à titre d’exemple :
nombre de maladies déclarées au total ;
nombre de maladies déclarées par tableau ;
nombre de maladies par tableau ayant conduit à un arrêt de travail ;
nombre de maladies ayant conduit à un arrêt de travail ;
nombre de maladies ayant donné lieu à un taux d'incapacité permanente ;
nombre de maladies ayant conduit à un décès ;
nombre de maladies reconnues au total ;
nombre de maladies reconnues par tableau ;
coût associé (direct ou indirect).
Ensuite, la seconde étape consiste à comparer ses indicateurs entre eux et en ressortir des statistiques.

Le but de cette démarche est d’évaluer le niveau de sécurité de l’entreprise. Outre l’évaluation du niveau de sécurité, ils permettent d’analyser les différents risques, d’en déceler leur nature, le lieu, ainsi que d’en repérer la tendance favorable ou défavorable.

Ainsi, cette analyse des tendances permet avant toute chose de déterminer les cibles pour l’action de prévention et d’intervenir prioritairement sur les points négatifs.

B - Analyse et suivi des AT-MP

Outre les résultats des indicateurs et les statistiques, ce qui entre également en ligne de compte dans le suivi des AT-MP est le type de contrat du travailleur concerné (intérimaire, CDD, CDI,…), son âge, la nature du poste du travail, les circonstances, le type de lésion, etc. Il s’agit là, du système de répartition.

Avant toute chose, une analyse post accident permet de mettre en évidence les mesures susceptibles d’éviter qu’un accident identique ne se reproduise. Sans entrer dans le détail des méthodes qui permettent d’organiser la représentation d’un accident. Pour ce faire, un arbre des causes est établi , où l’ensemble des descriptions apparaît.

Les étapes qui permettent cette analyse consistent à :
recueillir les informations tout en se gardant d’interpréter celles-ci ;
ne retenir que les faits pertinents ;
organiser l’information pour en déduire l’enchaînement des causes ;
établir un diagnostic et proposer des mesures susceptibles de s’opposer au risque.

Une méthode particulière peut être élaborée par chaque entreprise permettant un suivi complet des actions à mettre en oeuvre pour en tirer les leçons. Elle aura pour vocation l’analyse de l’accident, via un arbre des causes et un formulaire « enquête d’accident » normalisé ou pas. De ces éléments, des informations seront transmises à tout les salariés.