Aux Etats-Unis, au moins 2 millions de personnes sont infectées par des bactéries résistantes aux antibiotiques et 23000 en meurent chaque année. Ce problème est largement dû à la mauvaise utilisation des antibiotiques.
La recherche sur la résistance aux antibiotiques tend à se concentrer sur le contrôle des infections nosocomiales dans les hôpitaux et au développement de nouveaux médicaments. Mais ces bactéries résistantes ne se trouvent pas seulement dans les hôpitaux et les cliniques, on les retrouve, avec les gènes qui leur confèrent une résistance, aussi dans l’environnement.
Les personnes transportent toute sorte de bactéries, potentiellement résistantes, sur et dans leur corps. Ils peuvent s’en défaire dans des espaces communaux mais la crainte majeure demeure leur présence dans les eaux usées. Ces bactéries résistantes entrent dans nos égouts vieillissants et peuvent finir par se trouver dans l’environnement via des déversements de ces derniers. Cela peut exposer des personnes à des infestions difficiles à traiter et permet à des gènes conférant une résistance à s’étendre à d’autres bactéries dans ces habitats environnementaux.
Une Université de Floride du Sud étudie comment ces bactéries survivent dans l’environnement et l’impact de l’entrée d’eaux usées dans des eaux utilisées par l’homme sur la santé humaine. Ils ont découvert la présence de VRE, l’une des causes les plus communes de maladies nosocomiales, dans l’eau et les sédiments après un écoulement d’eaux usées survenu en 2014 à St. Pétersbourg. Les échantillons montrent un taux de survie impressionnant de ces bactéries dans la nature puisqu’on en retrouve jusqu’à 12 jours après ce type d’incidents.
Dans certains pays, livrés aux intempéries comme la Floride, les remontées d’égouts, les problèmes de systèmes septiques et perforations de tuyaux d’égouts sont courants durant la saison des pluies.
Le VRE est considéré comme une menace sérieuse à la santé selon le CDC (centre de contrôle des maladies) : il infecte quelques 20000 personnes et cause la mort de 1000 d’entre elles par an. Son omniprésence dans les infrastructures hospitalières a pour conséquence directe que quelques-uns des individus qui les quittent en conservent une partie. Des personnes en bonne santé peuvent donc être colonisées par ces bactéries. Le risque est que cette résistance soit transmise à des bactéries plus dangereuses.
Cela explique le cocktail pris par les athlètes à Rio durant les Jeux Olympiques afin de combattre les concentrations importantes de bactéries résistantes et de virus dans les eaux usées de la zone où ils performé. Certaines études ont constaté la présence de ces bactéries dans les déchets issus de l’agriculture et dans les excréments d’espèces sauvages. Cependant d’autres ont démontré leur quasi-absence dans les eaux traitées par les centrales d’épuration. Une surveillance accrue de cette menace semble nécessaire.