Il y a à peine dix ans, subsistait uniquement 115 baleines grises occidentales, une espèce de baleine en danger critique qui se nourrit principalement dans les eaux d’Extrême Orient Russe, près de l’île de Sakhaline au nord du Japon. Une région où l’on compte d’importantes activités pétrolières.
À cause de ces activités, les baleines étaient confrontées à de nombreux dangers tels que les collisions avec des navires, des pipelines ou encore les pièges créés par les filets de pêche.

En 2003, les baleines ont alors été placées sur la liste des espèces en danger extrême d’extinction et un groupe d’écologiste a décidé de faire bouger les choses.
Le groupe pétrolier le plus important dans la région, Sakhalin Energy a alors accepté la conclusion d’un accord avec un groupe de scientifiques engagés. Au terme de cet accord, le consortium pétrolier a accepté de payer pour la création de ce groupe indépendant de scientifiques, experts de la protection de l’environnement marin, pour le conseiller sur l’impact de ses activités offshores. Cet accord montre aujourd’hui son efficacité car depuis l’institution de cette collaboration, la population de ces baleines a augmenté de 52% depuis 2004, une augmentation non négligeable.

Sur cette coopération, un rapport intitulé « Stories of influence » a été rendu et il montre l’importance des répercussions positives générées par ce groupe pour les entreprises et la conservation de l’espèce. Rédigé en coopération entre l’UICN (l’Union international pour la conservation de la nature), WWF (World Wide Fund – le Fond mondial pour la nature) et IFAW (Internatial Fund for Animal Welfare – le Fond international pour la protection des animaux), le rapport passe en revue tout le travail mené par ce groupe de scientifiques indépendants qui conseille le consortium pétrolier sur ces différentes activités.

Durant ces douze dernières années, Sakhalin Energy a fait de nombreux efforts, ce qui a contribué à cette augmentation de 52% de la population de baleines grises occidentales, des baleines qui atteignent aujourd’hui un nombre de 174.
Un chiffre important mais dont on ne peut se satisfaire, et c’est donc pour continuer cette belle coopération que l’Accord de Sakhalin Energy sera prolongé de cinq ans, de 2017 à 2021. Cinq années durant lesquelles le groupe consultatif sur la baleine grise occidentale continuera à offrir ses conseils aux différentes entreprises du consortium.

Durant la période précédente, actuellement entrain de prendre fin, Sakhalin Energy a suivi près de 90% des 539 recommandations du groupe de scientifiques. L’une des plus importantes et qui a été suivie par le groupe, est la modification de la route de son pipeline dans la mer d’Okhotsk, une modification ayant permis de minimiser les perturbations et l’impact du pipeline sur les aires d’alimentations des baleines.

De plus, cette collaboration a également permis de faire des découvertes sur les migrations de ces cétacés, les mammifères qui effectuent les plus longues migrations.

Si davantage d’entreprises suivaient cet exemple de coopération, la protection de nombreuses espèces serait plus efficaces. C’est ce qu’ont estimé des experts à la conférence quadriennale de l’UICN, qui se tient du 1er au 10 septembre à Honolulu. Et c’est également ce que conclue le rapport UICN – WWF – IFAW car ce dernier énonce que l’approfondissement de la coopération et de l’implication de toutes les entreprises et industries de la région – y compris les entreprises pétrolières et gazières et les entreprises de pêche – est essentiel pour garantir des bonnes pratiques et la protection à long terme des animaux.

Par conséquent, certes cette augmentation sur environ dix ans est rassurante, mais sur le long terme, la pérennité de l’espèce dépendra du ralliement de toutes les compagnies pétrolières de la région.

Doug Nowacek, un expert des cétacés et membre du groupe consultatif, énonce que « Sakhalin Energy a montré qu'il est possible pour des compagnies de minimiser l'impact de leurs activités sans les affecter négativement ». Grâce à cette expérience, ce consortium comprenant Gazprom, Shell, Mitsui et Mitsubishi, doit également convaincre Exxon Neftegas Limited et Rosneft, deux autres compagnies pétrolières agissant dans la région de Sakhaline.

Inger Andersen, directrice générale de l’UICN affirme que « l’UICN a montré que les groupes de scientifiques indépendants sont un mécanisme efficace pour obtenir des solutions solides et fondées sur des données factuelles et ainsi faire face aux défis de développement et d’environnement les plus pressants ».
Enfin, Sakhalin Energy reconnait que l’intégration de la science dans la gestion et les politiques de l’entreprise a eu impact positif sur ses opérations, et se reflète désormais dans la vision de l’entreprise.
Une belle expérience dont il faut désormais tirer les conclusions.