« Cela va porter préjudice à mon peuple, mais cela va aussi polluer l’eau de la rivière Missouri, qui est une des plus propres et plus sûre des États-Unis » explique David Archambault II, le président de la réserve sioux. Il demande le blocage de la construction, qui, à terme, devrait acheminer l’équivalent de 500 000 barils de pétrole brut par jour du Dakota du Nord à l’Illinois.

Les amérindiens ont fait valoir leur contestation à Washington Jeudi pour arrêter la construction. Dans le même temps, les démocrates du Congrès des États-Unis ont pressé le gouvernement fédéral à reconsidérer le projet. Le Représentant Raul Grijalva, senior démocrate du comité des ressources naturelles de la Chambre des Représentants a appelé le corps des ingénieurs de l’armée des États-Unis à retirer les permis existants pour l’accès du pipeline dans le Dakota. Il estime que l’agence doit ensuite initier une nouvelle procédure transparente qui inclut une étude environnementale et de « robustes » consultations avec les tribus. Ce pipeline enterré traverse effectivement des terrains privés et des terrains fédéraux du Dakota du Nord, du Sud, de l’Iowa et de l’Illinois sur une longueur de 1 886 kilomètres.

Lancé par l’Energy Transfer Partners LP, le projet fait peser, selon ses détracteurs, de gros risques environnementaux sur les ressources d’eau potable des tribus et violerait des sites sacrés. C’est la plus grosse manifestation d’amérindiens depuis des décennies. Malgré le contrôle du Congrès américain par les républicains, un groupe de démocrates a créé un forum afin d’offrir aux natifs américains une plateforme pour faire connaître leur opposition à la construction et à la procédure d’accord du permis gouvernementale.

Ce conflit prend place dans une révolte plus large, avec la signature de tribus aborigènes canadiennes et du nord des États-Unis afin d’abandonner des projets de construction d’oléoducs allant en Alberta, connue pour ses sables bitumineux.
Selon le Représentant : « le pipeline menace les ressources naturelles des sioux de Standing Rock, et le projet n’est qu’une partie d’une longue histoire de pollution pesant sur les personnes et communautés les plus financièrement et politiquement désavantagées à travers le pays ». Le président de la réserve sioux se plaint de l’absence de toute consultation préalable avant l’obtention du permis par l’entreprise. Cette dernière a répondu que leurs craintes étaient infondées et que la compagnie montrerait une attention particulière envers la sécurité.

Le président Barack Obama va rencontrer les chefs des tribus amérindiennes la semaine prochaine à la Maison Blanche. L’Administration a temporairement bloqué la construction.