La commission américaine « Securities and Exchange Commision » (SEC) a ouvert une enquête sur la manière dont l’entreprise pétrolière ExxonMobil Corp a apprécié ses actifs dans un monde régulé de plus en plus par des normes concernant le phénomène de changement climatique. L’enquête pourrait avoir des conséquences considérables sur l’industrie pétrolière.

En aout 2016, la SEC a cherché des informations et des documents d’ExxonMobil et du commissaire aux comptes de l’entreprise, PricewaterhouseCoopers LLP, d’après de personnes proches de l’enquête. L’agence fédérale a reçu des documents que l’entreprise pétrolière a déjà fourni au procureur général de New York (Attorney General) Eric Schneiderman, en septembre 2015.

L’enquête de la SEC vise à avoir des informations sur la manière donc ExxonMobil a évalué l’impact de ses activités sur le changement climatique qui s’aggrave jour après jour. Elle inclue notamment les actions prisent par l’entreprise pour se conformer avec les réglementations visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

D’après Andrew Logan, le directeur du « Oil and gas program », une organisation qui a milité pour une plus grande transparence des grandes entreprises pétrolières concernant leur impact carbone, « la décision d’ouvrir une enquête concernant ExxonMobil, l’une des plus grandes compagnies pétrolières au monde, et de rechercher des informations relatives au climat démontre une nouvelle fois la volonté de prendre au sérieux la problématique du changement climatique dans le milieux financier ».

Il rajoute également que « c’est un moment charnière non seulement pour ExxonMobil, mais également pour toutes les entreprises du secteur pétrolier ». La SEC examine également les pratiques de longue date de l’entreprise visant à ne pas publier sur la valeur de ses réserves de pétrole lorsque les prix ont chuté il y a de cela plusieurs années.

« La SEC est l’entité appropriée pour examiner les problèmes lié à l’affaiblissement, aux réserves et aux autres documents de communications destinées aux investisseurs », d’après Alan Jeffers, le porte parole d’ExxonMobil. « Nous nous conformons complètement avec la requête de la SEC et nous sommes confiant sur le fait que notre reporting financier remplisse toutes les obligations légales » Actuellement, rien n’indique que d’autre compagnie du secteur de l’énergie soit dans le viseur de la SEC.

Des activistes, des membres du congrès et des anciens membres du gouvernement américain ont mis, durant les deux dernières années, une pression croissante sur la SEC pour que les risques climatiques soient encore plus pris en compte. L’année dernière déjà, quatre députés démocrates ont demandé à la SEC d’ouvrir une enquête sur ExxonMobil sur ses actions concernant le changement climatique.

De surcroit, trois anciens secrétaires des finances américains ont envoyé une lettre à la SEC en juin 2016, lui mettant la pression pour qu’elle adopte des standards spécifiques concernant les communications des entreprises.

Le nombres d’enquête visant ExxonMobil ne fait que de croitre. Pour rappel, le procureur général de New York a ouvert une enquête en septembre 2015 à l’encontre d’ExxonMobil pour déterminer, dans un premier temps, si la compagnie a menti au public concernant les risques connus liés au réchauffement climatique et si, dans un second temps, elle a menti à ses investisseurs concernant les conséquences de ces risques sur l’économie des énergies fossiles. Tout en critiquant le protocole de Kyoto, la compagnie a fait partie et a financé pendant plusieurs années une organisation niant l’existence du réchauffement climatique, phénomène attesté unanimement par les scientifiques du monde entier.

Avec une prise de conscience mondiale sur les risques du changement climatique, les obligations de reporting environnementales se multiplient et les entreprises du secteurs énergétiques font l’objet d’une surveillance croissante.