Depuis 1982 et la signature de la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer, un cadre stratégique relatif aux questions marines et maritimes a été défini. Ce texte met en place le premier cadre onusien des espaces de souveraineté, d’utilisation et de préservation de ces ressources.

De nombreux constats ont été révélés, notamment au regard des impacts subis par l’océan. On peut citer par exemple, le phénomène de croissance démographique sur les littoraux, l’augmentation générale des activités aussi bien en mer que sur le littoral, les pollutions telluriques, ou encore les changements climatiques… Les enjeux ne sont plus à démontrer mais des stratégies et des engagements adaptés sont indispensables pour protéger et préserver les ressources de l’océan.

Lors du sommet de la Terre de Rio en 2012, des engagements spécifiques pour un développement durable de la mer et du littoral ont été définis. Ces derniers ont été récemment renforcés par les objectifs du développement durable fin 2015. Parmi les 17 objectifs de l’horizon 2030, l’océan en fait partie.
Au niveau européen, la politique maritime de la France, née il y a une trentaine d’années, s’est trouvée renforcée avec le Grenelle de la mer en 2009, les Assises de la mer et du littoral en 2013 et la COP 21 en décembre 2015 qui s’est déroulée à Paris.

La stratégie nationale pour la mer et le littoral mobilise de nombreux acteurs : les services de l’Etat à tous les échelons territoriaux, les collectivités territoriales, les acteurs de la mer et du littoral, les scientifiques et, plus largement, les citoyens. Cette stratégie nationale sert de référence à l’ensemble des actions des parties prenantes qui forment le Programme Océan.

Le Programme Océan, initié en 2012 par la fondation Good Planet, a pour but de sensibiliser le public au rôle essentiel du monde marin mais aussi à sa fragilité. Ce Programme a pour vocation d’inviter à comprendre la relation qui unit l’Homme à la Mer de façon à inciter à la préservation des écosystèmes marins.

Les océans qui recouvrent plus de 70% de la surface de la terre produisent l’oxygène nécessaire à notre vie et régulent notre climat. Les produits de la mer, eux, constituent pour près de la moitié de la population mondiale, la principale source de protéine animale. Des centaines de millions d’individus dépendent de façon directe ou indirecte du secteur de la pêche pour vivre et assurer leur subsistance.

Malgré cela, des phénomènes tels que la pollution des écosystèmes marins, la surexploitation de leurs ressources, la destruction des habitats, le réchauffement des océans, l’acidification de l’eau ou encore l’aménagement du littoral croissent et menacent les océans de notre planète.
A titre d’exemple, en 2013, 80% des stocks de poissons étaient surexploités, et une espèce de poisson sur 3 se trouvait menacée d’extinction.

Face à ces chiffres et ces constats préoccupants voire alarmants, le projet de stratégie nationale pour la mer et le littoral a été présentée par la ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, Madame Ségolène Royal et mis à la disposition du public pour une durée de deux mois à compter du 2 août 2016 jusqu’au 2 octobre 2016. A ce titre, le public est appelé à formuler des observations sur le projet.

Ce projet a mobilisé de nombreux acteurs. Il a été élaboré par l’État, sous l’autorité de la ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, en charge des Relations internationales sur le climat. Le Conseil national de la mer et des littoraux (CNML) a également activement participé à la réalisation de ce projet.

Parmi ses grands axes, le projet indique vouloir encourager une "croissance bleue". L’objectif est de favoriser une exploitation durable des ressources biologiques, énergétiques et minérales.

Par ailleurs, le projet s’attache à l’ambition de lutter contre les pollutions notamment d'origine terrestre, la réduction des nuisances lumineuses et sonores, à l'amélioration de la qualité des eaux littorales et côtières, aux mesures de protection des espèces et des habitats et au développement d'une ingénierie de restauration des écosystèmes marins.

Le projet a également à cœur d’améliorer les connaissances dans le domaine des milieux marins en grande profondeur ou encore des milieux atypiques.

Enfin, le projet de stratégie rappelle que depuis 2014, une nouvelle politique commune de la pêche (PCP) est mise en œuvre, l’objectif étant de « parvenir à une gestion optimisée des ressources halieutiques, appelée « rendement maximum durable » ».

Le projet ne met pas de côté les énergies marines renouvelables et indique l’intention de l’Etat de poursuivre son accompagnement et son soutien jusqu’à la maturité industrielle des filières et la structuration d'une offre française compétitive.

Enfin parmi les nombreux objectifs de ce projet, ce dernier promeut les projets de territoire pour la mer et le littoral avec une gouvernance locale afin de « valoriser au mieux les écosystèmes et le patrimoine marin, sous-marin, paysager et culturel dans l'économie littorale".

Notons que cet appel au public est le gage d’une préoccupation, d’une prise de conscience des citoyens sur la fragilité des milieux marins. Les observations recensées permettront en outre de poursuivre de façon plus pragmatique et efficace le projet de préservation et de protection des écosystèmes marins et maritimes.