Royal Dutch Shell a débuté l'exploitation du gisement de pétrole sous-marin le plus profond au monde, situé à 3 kilomètre de profondeur dans le Golfe du Mexique. L’extraction du pétrole a commencé dans le « Stone field », à 321 kilomètres de la Nouvelle Orléans et est le résultat de plusieurs milliards de dollars d’investissement de la part de Shell durant les trois dernières années.


Ce « record » ne devrait pas plaire aux militants écologiques qui luttent activement contre l’utilisation des énergies fossiles qui accélèrent le phénomène de réchauffement climatique. Le gisement est encore bien plus profond que celui de Macondo, ce dernier ayant été le théâtre, 6 ans auparavant, de la plus grande catastrophe pétrolière des Etats-Unis. Catastrophe durant laquelle 11 employés ont trouvé la mort en plus du drame environnemental. Actuellement, la catastrophe pétrolière a couté plus de 54 milliards de dollars à l’entreprise pétrolière BP.

Avec ce gigantesque investissement de Shell, cette exploitation augmentera considérablement la production pétrolière de l’entreprise, bien cela s’oppose aux nombreuses déclarations de Van Beurden, le PDG de l’entreprise, concernant ses promesses sur le réchauffement climatique. En mai, il déclarait « Nous savons que notre succès sur le long terme (…) dépend de notre capacité à anticiper les types d’énergies que la population aura besoin dans le futur, de manière à ce que ces énergies soient à la fois lucratives et écologiques".


Confronté à la fois à un prix du pétrole faible (47$ le baril) et à une pression grandissante des activistes écologistes, Shell a abandonné quelques uns de ses projets de production pétrolière les plus couteux. En automne 2015, l’entreprise a abandonnée son idée de réaliser des opérations de forage dans la zone arctique de l’Alaska ainsi que son projet de sables bitumeux au Canada.


Par ailleurs, le groupe pétrolier a annoncé à ses actionnaires qu’il continuerait à investir massivement dans des projets de forages sous-marins car ce secteur est un vecteur de croissance importante. Le groupe a également déclaré que leur expérience en matière de gisement de pétrole sous-marin leur permettra, dans le future, de découvrir et exploiter encore plus de ressources sous-marines à travers le monde.


Shell a débuté le couteux projet « Stones » en 2013, deux ans après que l’International Energy Agency avertisse que 2/3 des réserves mondiales de pétrole ne doivent pas être extraites pour éviter que le réchauffement climatique ne dépasse les 2 degrés Celsius, seuil mis en place par les pays membres de la COP 21 fin 2015.


Le PDG Van Beurden a insisté à de nombreuses reprises sur le fait que l’entreprise Shell est déterminé à lutter, au niveau mondial, contre le phénomène de réchauffement climatique. De surcroît, la sécurité a été renforcée selon l’entreprise pétrolière qui assure qu’en cas d’ouragan, la production de pétrole peut être immédiatement arrêtée sans risquer d’engendrer une catastrophe naturelle. Le projet vise à terme une production de 50 000 barils par jour fin 2017.