Un rapport du « Secretary of Sate for Business, Energy and Industrial Strategy from the Parliamentary Advisory Group on Carbon Capture and Storage (CCS) » a estimé que le Royaume-Uni devait très rapidement relancer l'industrie du captage et du stockage du dioxyde de carbone dans le but de faire économiser aux consommateurs des milliards de livres chaque année. En effet, atteindre les objectifs climatiques que le Royaume-Uni s’est fixé sera très couteux selon un groupe consultatif nommé par des ministres britanniques.


Pour relancer le captage et le stockage du dioxyde de carbone, il faudra mettre sur pieds une entreprise soutenue par l’état dans l’optique de créer un réseau pour acheminer par tuyau les émissions de CO2 provenant des champs pétroliers dans la Mer du Nord.


D’après le groupe consultatif, le captage et le stockage du dioxyde de carbone pourrait, avec une aide gouvernementale, livrer de l’électricité propre à un prix moins couteux que la plupart des énergies renouvelables, ou encore comparé à des travaux d’agrandissement de la centrale nucléaire de Hinkley Point. De plus, une industrie spécialisée dans le captage et le stockage du dioxyde de carbone entrainerait la création de milliers d’emplois, en particulier dans le cœur industriel du Teesside et de Grangemouth et aidera à enrayer le déclin de l’industrie pétrolière de la mer du Nord. Encore mieux, cela permettra de résoudre le problème majeur des émissions de chaudières à gaz, en permettant une combustion propre de l’hydrogène.


Ne pas mettre en place un captage et un stockage du dioxyde de carbone augmenterait énormément les couts liés au changement climatique, selon les conseillers officiels du gouvernement sur le climat, le « National Audit Office » et le « UN’s climate change science panel ».


Pourtant en novembre dernier, le gouvernement a pris la décision d’annuler, à la dernière minute, un projet de développement du captage et de stockage de dioxyde de carbone estimé à 1 milliards de livres, son cout ayant été la raison de son annulation. Le nouveau rapport, réalisé par la suite par le secrétaire à l’énergie d’Amber Rudd, conclu que l’utilisation d’une entreprise aidé par l’état pourrait réduire très fortement les coûts.



Selon Lord Ron Oxburgh, un membre indépendant de l’House of Lords et l’ancien président de « Shell Transport and Trading » qui a dirigé le rapport, « l’argent dépensé maintenant permettra d’économiser de l’argent dans le futur ». Il ajoute même que « le captage et le stockage du dioxyde de carbone constitue une priorité pour le Royaume-Uni dans l’optique d’atteindre les objectifs climatiques de 2050 en dépensant le moins possible. L’intervention du gouvernement est cruciale et en commun avec des projets majeurs tels que les Jeux Olympiques de Londres, le rôle du secteur public sera décisif durant les premières années ».


Toujours selon lui, « il y avait dans le groupe quelques personnes qui étaient sceptiques concernant le fait que la technique du captage et du stockage du dioxyde de carbone soit la technique la moins onéreuse et pourtant, même les banquiers et les hommes d’affaires les plus intraitables ont finalement adhéré au projet ».


Le rapport nous apprend également que même si la technologie requise est prête, aucune entreprise commerciale ne peut investir à elle seule dans un réseau de canalisation de captage et de stockage de dioxyde de carbone. « Il n’y a aucune incitation commerciale sérieuse et cela restera en l’état jusqu’à ce que l’état démontre qu’il y a un business dans ce secteur ».


Le professeur Stuart Haszeldine, un expert du secteur du captage de dioxyde de carbone et un membre du groupe consultatif, « une action à prendre dans l’immédiat est que l’Etat soit dans une situation de monopole temporaire des réseaux de pipelines sous-marins des gisements de gaz naturel de l’Atlantique, Goldeneye et Hamilton. Ces derniers doivent aujourd’hui être mis hors service alors même qu'ils pourraient idéalement transporter le CO2 vers des sites de stockage.


La porte-parole du nouveau département du « Business, Energy and Industrial Strategy (BEIS) » a déclaré que le rapport sera pris en compte mais les couts liés au captage et au stockage du CO2 devront être compétitifs dans le projet décarbonatation sur le long terme du Royaume-Uni ». « Comme nous mettons en place un énergie propre pour le future, on aura besoin de toute une palette de technologies qui devront avant tout être abordables financièrement ».


Le rapport insiste sur le fait que l’intervention de l’état est primordiale. Une fois le réseau de pipelines mis en place, des revenus serraient réalisés via des taxes que les consommateurs supporteraient via leur facture énergétique. L’entreprise aidée par l’état aurait besoin d’environ 200 à 300 millions de livres de financement initial et, par la suite, les centrales électriques pourraient être privatisées. Concernant le transport et le stockage de C02, ces derniers pourraient devenir un service d’utilité publique avec des prix plafonnés, à l’instar des compagnies d’eaux au Royaume-Uni.