« Il n’est plus imaginable de livrer un immeuble qui ne serait pas labellisé HQE » déclare Nexity, le promoteur de la tour Granite à La Défense, première tour à avoir reçu le label HQE


I/ Les enjeux de taille de la construction HQE

A/ Contexte et ambitions

La Haute Qualité Environnementale s’impose progressivement en France sous la formule séduisante d’« éco-construction ». Bien que non obligatoire, cette démarche influence tous les nouveaux projets, car le respect de l'environnement, la réduction de la facture énergétique et le confort des usagers deviennent des priorités.
En France, le secteur de la construction contribue à environ à 1/4 des émissions de CO2 et représente 45% de l'énergie consommée.

L'objectif affiché est de diviser par 4 le total des consommations actuelles d'ici 2050.
La Directive européenne du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2002 sur « la performance énergétique des bâtiments » (2002/91/CE) est entrée en vigueur en janvier 2006. Elle a pour objectif de promouvoir l'amélioration de la performance énergétique des bâtiments, en tenant compte des conditions climatiques extérieures et des particularités locales, mais également des exigences en matière de climat intérieur et du rapport coût-efficacité.
Depuis 2005, on compte un nombre croissant de labels et de certifications en rapport avec la qualité environnementale des constructions (bâtiments tertiaires, habitat). Les priorités portent non seulement sur les projets de rénovation mais aussi sur les constructions neuves.
En 2012, au moins un tiers des constructions neuves devront respecter le label basse consommation. Pour les projets en cours de consultation, les performances énergétiques devront répondre au label BBC (bâtiment basse consommation). Dès lors, les logements neufs consommeront au maximum 50 kWh/m2/an, contre 80 à 250 kWh/m2 aujourd’hui par an, selon le type de chauffage et la localisation.
Les anciens bâtiments sont également concernés. Plus de 20 millions de logements devront être rénovés pour répondre aux normes environnementales.


B/ Intérêts des constructions HQE

De plus en plus, pour les commanditaires, qu’ils soient privés ou publics, la HQE apparaît comme une opportunité de valoriser leur entreprise ou leur collectivité. Il a également été estimé que, d’ici à 2050, ces rénovations devraient générer entre 700 et 1 400 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour les promoteurs immobiliers.
Lors du Grenelle de l’Environnement, de nombreux engagements ont été pris en faveur de l’éco-habitat. De la même manière, il semble que la démarche HQE s’implante dans tout le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire). Les pouvoirs publics ont lancé un « programme de rupture technologique » afin que les bâtiments à énergie positive - qui produiront plus d’énergie qu’ils n’en consommeront - soient généralisés en 2020. En 2020, la HQE deviendra la norme pour l'éco-construction.

La création des quartiers d’affaires ou de bâtiments HQE paraît être un bon moyen de véhiculer les valeurs du développement durable auprès des salariés.
Il ne faut pas oublier que les salariés, une fois sortis de leur environnement de travail, sont des citoyens qui doivent adopter, chaque jour, un comportement « éco-responsable ». Il faut donc trouver une façon de les y inciter.
La majeure partie de la journée d’une personne se déroule au sein du monde professionnel. Les bâtiments et quartiers d’affaires HQE influenceront sans aucun doute, petit à petit, leurs mœurs. Les bonnes pratiques instaurées dans ces bâtiments deviendront peu à peu des réflexes.

De plus, le bâtiment HQE valorise l’image des sociétés. La plupart du temps, ces dernières dégagent un sentiment de fierté vis-à-vis de leur implication dans le développement durable via la HQE. Un message positif quant aux bonnes pratiques environnementales sera diffusé et soutenu au sein de l’entreprise.


II/ Initiatives de construction Haute Qualité Environnementale pour les quartiers d'affaires

A/ Exemples à suivre

Des projets se multiplient. Un immeuble de bureaux à énergie positive, le « Green Office » à Meudon (92) est en construction. La concentration des concepteurs s’est portée tant sur la construction (orientation nord-sud, ventilation naturelle, éclairage d’ambiance diffus…) que sur le comportement des usagers. Pour illustration, les escaliers ont été pensés pour être préférés aux ascenseurs, tout cela en jouant sur l’espace et la lumière naturelle!
De même, les 70 000 m² de bureaux de l’immeuble vert « Energy Plus » (toujours dans les Hauts-de-Seine) consommeront quinze fois moins d’énergie qu’un immeuble classique grâce à 11 000 m² de capteurs photovoltaïques posés sur le toit.
Ces initiatives sont parfois primées. C’est ainsi que le grand prix "bâtiments de très grande hauteur", remis au salon Eco Building Performance, en septembre 2007, a été attribué à la Tour Mozart, située à Issy-les-Moulineaux, qui fait l'objet d'une rénovation intégrant une démarche HQE.


B/ Pistes de progrès

Si les initiatives foisonnent, la HQE demeure modeste en France en comparaison avec les allemands, suisses et anglais. La raison ne se trouverait-elle pas dans le fait que la Haute Qualité Environnementale procède d’une démarche volontaire, fondée sur la responsabilité des acteurs, et en premier lieu du maître d’ouvrage ? Il ne faut pas oublier que l'intégration du développement durable s'inscrit dans un contexte réglementaire de plus en plus contraignant et que les salariés ont de fortes attentes des salariés sur la qualité des espaces de travail.

Néanmoins, selon l’Association HQE, depuis 2005, 128 opérations, soit 2 millions de m², ont été certifiées NF-Démarche HQE pour les bureaux. (A noter qu’un programme sur trois est porté par une collectivité locale ou par l’Etat.)
Pour finir, suite au 1er Sommet mondial des Quartiers d’Affaires pour le développement durable qui s'est tenu en février 2008, à La Défense, une Charte du Développement Durable a été adoptée. Les questions portant notamment sur l’énergie, l’eau, les déchets ou encore les transports font partie des principaux axes de travail pour les années à venir.

Pour exemple, des systèmes de mesure de la consommation de l’énergie (éclairage, chauffage) très performants sont développés et installés dans les bâtiments HQE. Ceux-ci permettent de compter les KWh consommés par étages, par open spaces, par sources d’énergie, à toute heure de la journée ou de la nuit. Il en résulte pour l’entreprise la possibilité de mieux gérer la consommation d’énergie. Mieux encore, les salariés peuvent avoir accès à ces données – lorsqu’elles ne leur sont pas déjà communiquées mois par mois – et ainsi prendre conscience de leur contribution à l’économie d’énergie.

Finalement, Les quartiers d’affaires et bâtiments HQE semblent être un vrai progrès pour la cité durable et s’inscrivent parfaitement dans la logique de développement durable.