A l’heure où les gouvernements luttent contre l’obsolescence programmée, le Fairphone souffle un vent de nouveauté dans le secteur de la téléphonie mobile.

L’obsolescence programmée désigne l’ensemble des procédés mis en œuvre par des sociétés de vente et de fabrication de produits en vue de réduire la durée de vie de ces derniers et, par conséquent, d’augmenter leur taux de remplacement. La réduction délibérée de la durée d’utilisation d’un produit devenu obsolète vise ainsi à provoquer un nouvel achat de la part du consommateur.

Ce procédé repose bien souvent sur le dysfonctionnement d’une pièce indispensable au bon fonctionnement du produit, ce qui a pour effet de rendre ce dernier inutilisable.

C’est notamment le cas dans le secteur de la téléphonie mobile où l’on constate qu’au bout d’un an ou deux la batterie du téléphone est beaucoup plus faible, ce qui, à terme, oblige les consommateurs à changer de téléphone portable alors que le leur serait encore en état de fonctionner. Et cela parce que, désormais, sur les nouveaux téléphones la batterie est intégrée dans l’appareil, elle n’est plus amovible, de ce fait un consommateur lambda ne pourra pas la changer.

Pour lutter contre ce phénomène aux conséquences dramatiques pour l’environnement, le gouvernement français s’est mobilisé et a légiféré. La loi Hamon (n°2014-344) relative à la consommation, publiée le 17 mars 2014, comporte un article 8 relatif à l’obsolescence programmée où un rapport doit être remis par le Gouvernement au Parlement afin de donner une définition juridique de l’obsolescence programmée et d’en ressortir les enjeux économiques.

La loi sur la transition énergétique (n°2015-992) du 17 août 2015 va encore plus loin puisqu’elle introduit l’obsolescence programmée comme une infraction punie de deux ans de prison et de 300 000 euros d’amende. En effet, l’article 99 de la loi indique que « L'obsolescence programmée se définit par l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement.
II.-L'obsolescence programmée est punie d'une peine de deux ans d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende.
III.-Le montant de l'amende peut être porté, de manière proportionnée aux avantages tirés du manquement, à 5 % du chiffre d'affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d'affaires annuels connus à la date des faits. »

Pour répondre à ce phénomène, présent notamment dans le secteur de la téléphonie mobile, et dans un souci de protection de l’environnement, des néerlandais ont développer un nouveau concept de téléphone : le téléphone « équitable » ou « fairphone ». Commercialisé depuis 2013, ce téléphone présente de nombreux avantages permettant de le qualifier d’éco-responsable.

En effet, premièrement, les néerlandais surveillent l’origine des métaux précieux présents dans le téléphone. A ce sujet, plusieurs points importants sont avancés par la société :
- Intégrer dans la chaîne d’approvisionnement des minerais extraits de manière responsable, en se focalisant sur les zones présentant un risque élevé de conflit, telles que la RDC.
- Cibler la République démocratique du Congo (RDC) en appuyant des initiatives locales, en soutenant l'emploi des travailleurs d’exploitations minières de petite taille et en contribuant au développement économique et à la stabilité de la région.
- Établir des partenariats avec des initiatives établies dans la région et impliquant un large éventail de parties prenantes, capables d'assurer la traçabilité des minerais.
- Sensibiliser davantage l'industrie de l’électronique et les consommateurs aux problèmes liés à l'exploitation minière et aux alternatives existantes.
- Faire notre possible pour améliorer les conditions de travail des mineurs, y compris l'introduction de salaires locaux plus justes, la lutte contre le travail des enfants et la réduction de la dégradation de l'environnement liée aux activités minières.

Deuxièmement, la société s’engage à surveiller les conditions de fabrication de l’appareil en Chine. C’est-à-dire qu’elle se rend sur le terrain et choisie des partenaires qui souhaitent améliorer les aspects sociaux et environnementaux du métier.

Enfin, ce téléphone peut être qualifié d’éco-responsable en ce qu’il est très facilement réparable. Il suffit d’aller sur le site du constructeur et d’acheter des pièces de rechange faciles à remplacer. Le but est donc de ne pas jeter le téléphone mais de le faire vivre un maximum de temps, un objectif favorisant la lutte contre l’obsolescence programmée.

Un téléphone qui vieillira avec vous tout en s’améliorant au fil des nouvelles technologies !