Le lundi 25 juillet, un an après avoir obtenu de l’Union européenne qu’elle ne soumette pas les compagnies extra-européennes au système communautaire d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre, les Etats-Unis, au travers de l’Agence de protection de l’environnement américaine ont déclaré que les émissions provenant des moteurs d’avions font peser un risque sur la santé publique en contribuant sur le changement climatique. Cela peut sembler une évidence mais cette décision est une étape clé dans le développement de régulations pour réduire les émissions de dioxyde de carbone des vols commerciaux.
En effet, ces appareils sont à l’origine de 11% de émissions totales dues au secteur de transport. Alors que la demande de voyage aérien augmente, ces émissions pourraient augmenter de 50% d’ici à 2050.
L’administration du président Obama s’était donné pour objectif de réguler ce secteur, et plus largement, les émissions totales des Etats-Unis aux suites de l’Accord de Paris sur le climat (28% en dessous des niveaux enregistrés en 2005 avant 2025). Et ce, notamment pour respecter le pacte international tendant à empêcher le réchauffement climatique de dépasser le cap des fameux 2°.
Selon Janet McCabe : « L’agence a déjà posé des normes concernant les gaz à effet de serre efficaces dans le domaine routier, et tout standard futur applicable apportera d’importants bénéfices en termes de climat et de santé publique ».
L’EPA et l’organisation internationale d’aviation civile développent main dans la main des régulations dans le secteur. Tout développement dans ce cheminement était subordonné à la conclusion par l’EPA que ces émissions posaient bien un problème de santé publique.
Comme tout le monde aujourd’hui le sait bien, les émissions des aéronefs sont principalement composées de dioxyde de carbone, qui aggrave les changements climatiques en réchauffant l’atmosphère. Cela conduit à l’augmentation de la température, du niveau des mers. La santé publique serait touchée indirectement par des vagues de chaleur consécutivement plus intenses et rapprochées mais surtout par une réduction de la qualité de l’air.
Bien que le processus paraisse lourd et étonnant, il faut rappeler que, dans ce système, la découverte de la menace est la clé du processus puisqu’elle oblige l’EPA à prendre des mesures de régulation aux fins de réduire ces émissions aéronautiques. Cela déclenche son mandat légal.
Il est aisé d’estimer que les émissions devraient être enrayées par la création d’appareils plus efficients, cependant, le réchauffement climatique affecte aussi l’augmentation de l’utilisation de fuel. Selon des études, il créerait dans certaines zones du globe de forts vents qui forceraient ces derniers à dépenser plus de kérosène. Cela allongerait aussi les temps de transport, favorisant un cercle vicieux.
L’ICAO a proposé une réduction de 4% de la consommation de carburant pour tous les avions construits après 2028 et pour ceux actuellement en production dont la délivrance s’effectuerait après 2023.
Il semble qu’en pratique, ces standards soient déjà atteints par les derniers modèles construits par Boeing et Airbus (respectivement le 787 et le A350). Le directeur exécutif du Conseil international du transport propre, Drew Kodjak, estime que ces standards sont insuffisants pour réduire l’impact environnemental de ces émissions et espère, comme beaucoup d’autres, que le processus engagé par l’EPA sera l’opportunité d’imposer des réductions plus strictes encore.
Alors que, selon l’EPA, les aéronefs des Etats-Unis sont responsables de 29% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, il faut espérer pour notre bien à tous que son vœu sera exaucé.