Elaborée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Gouvernement français, la Deuxième Conférence mondiale sur la santé et le climat, intitulée « Créer des sociétés plus saines grâce à la mise en œuvre de l’Accord de Paris » propose des mesures clés pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris de décembre 2015 dans l’objectif de réduire les risques sanitaires liés au changement climatique.
La Conférence montrera comment la communauté de la santé publique apportera son soutien à la mise en œuvre de cet Accord universel dans l’objectif de créer des sociétés plus saines et plus durables.

L’Accord de Paris a été adopté le 12 décembre 2015 à l’issue de la COP 21. Cet accord global historique sur le climat touche également les politiques de santé publique. En effet, par exemple, l’Accord évoque le « droit à la santé » et place ce thème au centre des préoccupations et des mesures engagées.

Les liens existant entre les politiques climatiques et sanitaires sont certains. En effet, le dérèglement climatique entraîne des événements météorologiques de plus en plus fréquents, extrêmes et violents. Ces phénomènes dramatiques sont la cause de dizaines de milliers de décès dans le monde et ont un impact négatif sur la santé de millions d’autres personnes.
Par ailleurs, le changement climatique accroît l’insécurité alimentaire, accentue la malnutrition et aggrave la prolifération des maladies vectorielles telles que le paludisme, la dengue ou encore, plus récemment, le virus Zika. La santé des êtres humains est donc directement ou indirectement menacée par le changement du climat de la planète.
Concernant la pollution atmosphérique, celle-ci a des répercussions directes sur la santé des habitants des centres urbains qui regroupent plus de la moitié de la population mondiale. Ainsi, l’OMS évalue à 7 millions, chaque année le nombre de décès prématurés directement liés aux troublés respiratoires causés par les particules fines.

Toujours selon l’OMS, le changement climatique est déjà à l’origine de dizaines de milliers de décès chaque année. Ces derniers sont dus à plusieurs facteurs : aux épidémies qui surviennent plus fréquemment, notamment à la suite d’une catastrophe naturelle (séismes, cyclones, inondations…), à la répartition géographique beaucoup plus étendue de certaines maladies, ou encore à la pollution de l’air qui entraîne des cancers, et des accidents vasculaires cérébraux.

Outre ces observations, les experts prévoient que, d’ici 2030, les changements climatiques seront à l’origine de 250 000 décès supplémentaires seulement imputables au paludisme, aux maladies diarrhéiques, au stress thermique et à la dénutrition.

Les plus touchés par ces conséquences sont les enfants, les femmes, les personnes âgées et les pauvres. Ainsi, s’ajoute un volet sociologique. En effet, cela va renforcer les inégalités déjà existantes dans le domaine de la santé.

Lors de la tenue de la Deuxième Conférence mondiale sur la santé et le climat les 7 et 8 juillet 2016, un programme d’action sanitaire pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris a été proposé. Cela a permis notamment de mettre en évidence les avantages d’un abandon des énergies fossiles trop polluantes et d’un passage à des sources d’énergie plus propres et durables.
Le domaine économique a également été abordé et un groupe de travail va être créé. Il aura pour mission d’exposer clairement une approche cohérente de l’économie de la santé et du changement climatique.
Concernant l’aspect financier, les recommandations de l’OMS à l’issue de la Conférence insistent sur l’augmentation du financement consacré au changement climatique et à la santé. Pour ce faire, des moyens, ressources et mesures supplémentaires seront mises en œuvre.

Avec l’adoption de l’Accord de Paris constituant un cadre commun et transversal pour le développement durable ainsi qu’un accord universel, la priorité des Etats est, désormais, de poursuivre et de renforcer l’ambition et l’élan de la COP 21. Cela passe également par le domaine des politiques de santé publique.
Est ainsi encouragée la mise en place de plans afin de protéger la santé humaine des conséquences les plus graves du changement climatique telles que la pollution de l’air, les vagues de chaleur, les inondations, les sécheresses et la dégradation des ressources en eau et de la sécurité alimentaire.

L’objectif de ce programme mondial réside donc dans la progression, le suivi et la révision des contributions nationales tous les cinq ans dans deux domaines étroitement liés que sont l’environnement et la santé.