Les 30 juin, 1er et 2 juillet 2016 s’est tenu à Paris, parc de la villette, au « Cabaret sauvage », la 1ère édition du Festival « Zéro Waste ». L’idée est simple : faire découvrir aux Parisiens le principe du zéro-déchet, une nouvelle manière de consommer écologique.

Ce festival s’organise autour d’une question principale : « Pourquoi le zéro déchet est-il possible, nécessaire, urgent, positif ? »

A cette question sont apportées quatre réponses principales :

« Parce que notre marge de manœuvre est énorme ». Cette affirmation retranscrit une comparaison faite sur la base du poids annuel des poubelles après tri des déchets entre un francilien moyen et celle d’un habitant de Trévise (ville engagée dans une démarche « zéro waste »). Pour le premier, le poids est de 295 kg, contre 53kg pour le second.
Soit un poids divisé par 5 dans le cas de l’habitant d’une ville engagée dans la réduction des déchets.

« Parce qu’on a beaucoup trop d’installations polluantes en France ». Constat est fait ici que la France compte 140 incinérateurs et 250 décharges. Autant d’installations qui ne constituent pas une vraie solution. En effet, la combustion créée de nouveaux déchets polluants :
- Un incinérateur, pour 1 tonne de déchets, créé 25 à 50 kg de R.E.F.I.O.M (Résidus d’épuration des fumées) et 300 kg de mâchefers (résidus imbrulés et non valorisables).
- Une décharge va créer des émanations de méthane (gaz à fort effet de serre). Par ailleurs, les déchets entreposés produisent une fraction liquide appelée « lixiviat » (liquide résiduel engendré par la percolation de l’eau et des liquides à travers une zone de stockage de déchets ou de produits chimiques). Ce lixiviat créer un risque d’infiltration dans les sols et donc un risque potentiel de pollution de la nappe phréatique.

« Parce que cela créerait plus d’emplois ». Cette idée part du constat que pour traiter 10 000 tonnes de déchets, il faut environ 2 millions d’euros. Ainsi, le but est de valoriser la création et le développement des centres de tri qui permettent l’embauche de salariés et de diminuer par 4 à 5 la part du budget investi dans des infrastructures telles que les décharges ou les incinérateurs.

« Parce que ça coûte cher ! ». En effet, le traitement de nos poubelles coûte, chaque année, 16 milliards d’euros.

Ce festival a été l’occasion d’organiser des ateliers pratiques tels que :
- Ateliers dans la zone compost : information sur le « lombricompostage », technique lasagnes, composter en pied d’immeuble, …
- Ateliers de la fabrique : faire ses produits d’entretien écologiques et économiques, fabriquer son éponge à base de récup, création de sacs à vrac, …
- Ateliers de l’espace réparer : informations sur les réparations courantes (électroménager, smartphones, vélo), sur les gestes malins pour entretenir ses équipements électriques.
- Ateliers de sensibilisation : informations sur les couches lavables, sur les épluchures, etc
Ce festival a été aussi l’occasion d’organiser des conférences-débats, notamment sur les thèmes suivants :
- « Obsolescence programmée : quel modèle industriel alternatif ? »
- « la dynamique collective, clé du succès des démarches Zero Waste »
- « Qu’est-ce qu’une ville zéro déchet ? »

Une boutique zéro déchet avait également été installée avec en vente, notamment, des gourdes de compote réutilisables, des cotons ou lingettes réutilisables, des emballages cadeau réutilisables ou encore des composteurs.

En espérant que ce festival, au succès constaté, connaîtra une deuxième édition avec encore pleins d’astuces pour tenter d’arriver au zéro déchet !