La fibre optique, élément clefs de la révolution des télécommunications, tend à s’étendre sur tous les continents par un réseau sous-marin déjà bien développé. A titre d’exemple en 2015, Belle-Ile-en-Mer, une île française située dans le département du Morbihan, a été raccordée à la fibre grâce à 15 kilomètres de câbles tirés depuis la ville de Quiberon.

Plus récemment encore, à la Seyne sur mer, un câble sous-marin à très haut débit reliant Singapour à la France, desservant 17 pays (Arabie Saoudite, Bangladesh, Birmanie, Djibouti, Egypte, Emirats Arabes Unis, France, Indonésie, Italie, Malaisie, Oman, Pakistan, Qatar, Singapour, Sri Lanka, Turquie et Yémen), a été définitivement installé côté français, pour une mise en service prévue au deuxième semestre 2016. "Long de 20.000 kilomètres, le câble SEA-ME-WE 5 vient renforcer l'axe Europe-Asie en offrant des capacités supplémentaires mais aussi en garantissant la protection des flux voix et données des autres câbles", a souligné Orange Marine dans un communiqué.

En 2016, Facebook et Microsoft ont même décidé de s’allier pour investir dans la pose d’un nouveau câble reliant Bilbao (Espagne) à la Virginie du Nord (Etats-Unis). Le nouveau câble « Microsoft-Facebook » baptisé « Marea » fera plus de 6 500 km, bien loin du record du câble le plus long mesurant 39 000 km et reliant l’Allemagne à l’Australie, en passant par l’Egypte et le Japon.

Qu’est-ce que la fibre optique ?

« Une fibre optique est un fil en verre ou en plastique très fin qui a la propriété d'être un conducteur de la lumière et sert dans la transmission de données et de lumière. Elle offre un débit d'information nettement supérieur à celui des câbles coaxiaux et peut servir de support à un réseau « large bande » par lequel transitent aussi bien la télévision, le téléphone, la visioconférence ou les données informatiques. Le principe de la fibre optique a été développé au cours des années 1970 dans les laboratoires de l'entreprise américaine Corning Glass Works (actuelle Corning Incorporated).

Entourée d'une gaine protectrice, la fibre optique peut être utilisée pour conduire de la lumière entre deux lieux distants de plusieurs centaines, voire milliers, de kilomètres. Le signal lumineux codé par une variation d'intensité est capable de transmettre une grande quantité d'information. La fibre permet les communications à très longue distance et à des débits jusqu'alors impossibles. »

Comment est-elle installée en mer ?

La mise en place de connexions internet passe par l’installation de câbles sous-marins reliant les côtes. Une opération très délicate qui fait appel à des technologies de pointe et nécessite l'étude des fonds sous-marins aux profondeurs abyssales pouvant atteindre 5 000 m.
La pose d’un câble sous-marin nécessite plusieurs étapes.

Tout d’abord, il y aura une opération de reconnaissance des fonds. Cette étape consiste à faire des relevés GPS pour positionner le câble et les répéteurs, cartographier les fonds et les reliefs sous-marins, déterminer les profondeurs d'immersion à l'aide de relevés bathymétriques et faire des relevés géologiques pour analyser la nature des sédiments (carottage..).

Puis, un câblier sera affrété avec à bord les câbles et les répéteurs (sorte d’ogive d’1 mètre de long et de 30 cm de diamètre permettant d’amplifier les signaux).

A ce stade deux méthodes sont envisageables pour poser les câbles :
- Méthode classique : le câble est déroulé sur le fond des océans
- Méthode complexe : lorsque la reconnaissance des fonds a révélé des zones sensibles. Dans ce cas le câblier fait appel à la charrue d’ensouillage pour creuser une tranchée sous-marine qui protègera le câble, la charrue est capable de creuser un sillon de 3 mètres de profondeur pour enterrer le câble sous les sédiments.

Quelles conséquences pour l’environnement ?

La technique de l’enfouissement est souvent utilisée pour les énergies marines renouvelables, tel que l’installation d’éoliennes off-shore. Une étude du Ministère de l’Ecologie et du Développement durable et de l’Energie en date de 2012 indique que l’impact sur les fonds marins du fait, notamment, de l’ensouillage de câbles est « inévitable ». Cependant, l’étude relève que « leur ampleur dépend directement de la surface perturbée et de la sensibilité des peuplements. Dans la mesure où les surfaces de perturbation sont relativement limitées et où les précautions nécessaires sont prises pour éviter les habitats et les espèces les plus sensibles, on peut considérer que cet impact sur les fonds marins peut être maîtrisé et réduit à un niveau acceptable. ».

Le risque pour l’environnement existe mais semble être maîtrisé par les phases préparatoires à l’opération, permettant de réduire au maximum l’impact sur la faune et la flore sous-marine.