Les éco-organismes sont des outils permettant la mise en œuvre du principe de la responsabilité élargie du producteur (REP). Au titre de l’article L541-10 du Code de l’environnement, les personnes auxquelles incombent les obligations relatives à la REP doivent s’en acquitter soit en mettant en place des systèmes individuels de collecte et de traitement, soit en mettant en place des systèmes collectifs à travers des éco-organismes. Ces éco-organismes sont agréés par les pouvoirs publics. Les producteurs de déchets vont verser une éco-contribution à ces entités, en échange de la collecte et du traitement des déchets. Bien que le nombre d’éco-organisme ne cessent d’augmenter, l’ensemble des filières de déchets ne reposent pas sur une mutualisation des moyens.
Les éco-organismes s’apparentent à des personnes morales de droit privé, mais en réalité, il s’agit davantage d’une personne juridique hydride, car elle est investie d’une mission d’intérêt générale.

I- Les éco-organismes : Un levier d’action majeur à l’économie circulaire
La mutualisation des moyens liés au recyclage constitue tout d’abord une mutualisation des charges. En se regroupant, les coûts liés aux transports ainsi qu’au traitement des déchets seront moindres ou, tout du moins, optimisés Outre l’aspect économique, le recours aux éco-organismes constitue une limitation des impacts environnementaux. La mutualisation va permettre de réduire les émissions de CO2 liées aux transports, mais également d’optimiser le traitement des déchets qui peut s’avérer polluante.
Ensuite, le recours aux éco-organismes permet d’offrir au consommateur final une solution de retour des déchets unifiée, cohérente et facile d’accès. Cela constitue donc un levier en faveur de l’économie circulaire. En effet, l’aspect de facilité encouragera les consommateurs à recycler davantage.
De plus, la mise en place de système collectif permet d’assurer un respect de la réglementation. En effet, bien que les producteurs restent responsables des déchets qu’ils produisent, faire appel à un éco-organisme garantit un respect des normes environnementales en ce qui concerne notamment la dépollution. Les éco-organismes ont également une mission de communication auprès des divers acteurs afin d’inciter au recyclage et donc à l’économie circulaire
Enfin, les éco-organismes vont permettre une remontée des données relatives à la collecte et au traitement des déchets. Cela va permettre aux pouvoirs publics, mais également aux producteurs de connaitre l’efficacité des dispositifs en place en matière de collecte et de traitement des déchets. Ces données constituent un levier d’action pour ces deux acteurs qui vont pouvoir agir en fonction des résultats constatés. Un tel suivi des données permet aux pouvoirs publics de s’assurer du respect de la réglementation.

II- Les éco-organismes : Source d’obstacles pour le développement de l’économie circulaire
Les éco-organismes constituent donc un outil clé en matière de stabilité et de pérennisation de l’économie circulaire. Cependant, ils peuvent dans une certaine mesure constituer un frein au développement de cette nouvelle forme d’économie. Tout d’abord, en mutualisant les compétences à travers les éco-organismes, cela constitue un frein aux initiatives individuelles. De plus, même si les objectifs assignés par les Directives européennes sont globalement atteintes, il est possible de constater une forte disparité entre les diverses filières de REP. Ensuite, l’absence de concurrence dans certaines filières constitue des difficultés pour les producteurs qui n’ont d’autres choix que d’adhérer au seul éco-organisme existant. Dès lors, l’éco-organisme ayant le monopole est susceptible d’imposer aux producteurs des règles plus strictes que si la filière était ouverte à la concurrence. Par exemple, l’éco-organisme en situation de monopole contrôle également les déclarations de mise sur le marché, dès lors il peut demander un niveau de précisions trop important. Cet inconvénient n’est pas en soi un obstacle au développement de l’économie circulaire. Néanmoins, il véhicule une vision négative des éco-organismes auprès des producteurs qui sont des acteurs essentiels de l’économie circulaire. D’autre part, le statut hybride de ces entités freinent le développement de l’économie circulaire, car bien qu’exerçant une mission d’intérêt général, ils ne peuvent édicter d’acte, notamment de sanction, à l’égard des contributeurs qui ne respecteraient pas la réglementation.