Bloqué depuis mi-avril 2015, le tribunal régional de Fuiki au Japon a autorisé la remise en service de deux réacteurs nucléaires de la centrale électrique de Takahama (environ à 500 km au sud de la ville de Fukushima), exploités par la compagnie électrique Kansai Electric Power Co. Ce jugement du 24 décembre 2015 infirme la décision d'un tribunal de première instance qui bloquait ce redémarrage. Plus précisément, le tribunal a rejeté une demande d'injonction contre Kansai Electric Power Co visant à maintenir à l'arrêt les réacteurs nucléaires.

Une décision favorable à la compagnie a également été rendue le même jour pour la centrale nucléaire d'Ohi dans la même région.

La deuxième compagnie électrique du Japon se félicite de ce jugement qui montre, selon elle, que le juge reconnaît que la sécurité a été garantie dans la centrale nucléaire de Takahama. Elle vise à redémarrer un premier réacteur en janvier tandis que l'autre sera remis en service fin février. Le gouverneur de la préfecture a donné son accord à cette relance suite à la délivrance d'un certificat de sûreté par l'Autorité de régulation en février 2015. En effet, celle-ci a estimé que les deux réacteurs répondaient aux critères plus sévères imposés aux centrales nucléaires afin de faire face aux risques de catastrophes nucléaires et industrielles.

Les plaignants, quant à eux, déclarent vouloir faire appel de la décision devant la Cour Suprême. Ils soutenaient que les plans de redémarrage avaient sous-estimé le risque sismique et n'appliquaient pas de standards de sécurité plus stricts qu'auparavant. Certains écologistes ont également émis des craintes concernant cette décision. En effet, Mamoru Sekiguchi, membre de l'organisation de protection de l'environnement Greenpeace, déplore le fait que Kansai Electric et le Gouvernement ont mit une forte pression sur la préfecture afin d'obtenir cette autorisation.

Aujourd'hui, 43 unités potentiellement exploitables sont encore à l'arrêt. Un autre réacteur pourrait redémarrer sur l'île de Shikoku l'an prochain. Ainsi, la voie à la reprise de l'activité nucléaire dans le pays est grande ouverte suite la catastrophe de Fukushima du 11 mars 2011.