En septembre 2000, à l'occasion du Sommet du Millénaire, les représentants de 189 États-membres des Nations-Unies et de 23 organisations internationales s'étaient réunis à New-York pour réfléchir à la destinée de l'humanité en son ensemble. Fruit d'un large consensus, la Déclaration du Millénaire présentait une stratégie dynamique adaptée aux nouvelles réalités et à la mutabilité des besoins du monde à l'aube du XXème siècle. Par cette déclaration porteuse d'espoir, les signataires avaient reconnu qu'ils étaient « collectivement tenus de défendre au niveau mondial les principes de la dignité, de l'égalité et de l'équité ». Par ailleurs, ils s'étaient engagés à refréner la pauvreté, les maladies et créer un climat propice au développement. Pour ce faire, huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) avaient été définis et devaient être atteints en 2015. Ces objectifs (mentionnés ci-dessous) recouvraient des enjeux humanitaires, relatifs à la santé et au développement :
Objectif n°1 : Réduire l'extrême pauvreté et la faim
Objectif n°2 : Assurer l'éducation primaire pour tous
Objectif n°3 : Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
Objectif n°4 : Réduire la mortalité infantile
Objectif n°5 : Améliorer la santé maternelle
Objectif n°6 : Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies
Objectif n°7 : Préserver l'environnement
Objectif n°8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Ces objectifs étaient divisés en cibles afin de faciliter leur concrétisation et avaient pour but d'améliorer la qualité de vie, la sécurité et la stabilité mondiale.


Le parachèvement des objectifs : entre accomplissement et déception

Dans leur globalité, des avancées significatives ont pu être notées. Les pays en développement ont obtenu de réels succès, par exemple, les pays d'Asie orientale ont enregistrés des résultats marquant notant une forte progression de la qualité de vie. Néanmoins, ces progrès restent limités, inégaux et donc bien en deçà de ce qui avait été prévu. La situation continue à être difficile dans les pays les moins avancés. De plus, la fiabilité des données statistiques dans certains pays peut être remise en question, de part l'absence ou la complétude des registres d'état civil par exemple, ce qui implique de les analyser avec précaution.

Concernant l'enrayement des maladies, selon les chiffres des Nations-Unies, le taux de mortalité dû au paludisme a chuté de 42% entre 2000 et 2012, au niveau mondial. Cependant, le paludisme continue à tuer massivement dans une vingtaine de pays. De même, le nombre de nouvelles infections au VIH a diminué de 44% entre 2001 et 2012 mais on estimait encore à 2,3 millions le nombre de personnes infectées et 1,6 millions le nombre de décès liés au VIH.
Un meilleur suivi prénatal, la maîtrise de la propagation des maladies a permis de baisser de moitié la mortalité infantile et maternelle depuis les années 1990. Toutefois, ce taux reste élevé, notamment en Afrique subsaharienne.

En matière de développement durable, l'objectif est un véritable échec. L'effort d'intégration des principes du développement durables dans les politiques nationales est insuffisant en raison d'une application inefficace. En effet, la perte de la biodiversité est de plus en plus alarmante, les émissions de gaz à effet de serre ont fortement augmenté, la surpêche persiste, de même que la dégradation des ressources naturelles. De plus, malgré les programmes de reboisement en Asie, la déforestation et la disparition des habitats naturels se poursuivent. Les mesures pour faire face à tous ces problèmes restent malheureusement sans effet.

En outre, l'accès à l'eau potable et aux installations sanitaires demeure problématique ce qui pose problème en terme de maladies liées à l'eau insalubres (choléra, diarrhée, …).

En somme, annoncé comme un réel engagement, les Objectifs du Millénaire pour le Développement n'ont pas rencontré le succès escompté. Force est de constater que leur réalisation n'est pas uniforme au niveau global et ainsi, les inégalités persistent.


L'après-2015 : le combat continue

Le 25 septembre 2015, 17 nouveaux Objectifs de Développement Durable (ODD) remplaçant les Objectifs du Millénaire pour le Développement ont été adoptés par l'ONU. Ces nouveaux objectifs, opérationnels depuis le 1er janvier 2016, portent sur la période allant de 2015 à 2030. A la différence des OMD, les ODD recouvrent l'ensemble des enjeux liés au développement au Nord comme au Sud. Ainsi, dans le prolongement des OMD, s'ajoutent les objectifs de lutte contre le changement climatique, matérialisés par les Accords de Paris de décembre 2015, de consommation et production responsables ou encore, d'énergie propre à coût abordable.

En revanche, il ne s'agit plus de principes abstraits mais d'un véritable plan d'action ambitieux pour la planète, les populations et le maintien de la paix. En effet, 169 cibles accompagnent ces objectifs afin d'en assurer au mieux le suivi, et permettre ainsi, de constituer un « nouveau référentiel du développement du monde ». Par ailleurs, un groupe d'experts a été établi et sa proposition sera soumise à approbation de la Commission statistique des Nations-Unies en mars 2015.
En matière de moyens, les acteurs publics, locaux et privés ont été invités à se mobiliser afin de financer l'atteinte de ces objectifs et tout l'enjeu repose ici, sur la destination de ces fonds.