Le Maroc, pays qui a accueilli en 2001 la 7ème Conférence des Parties à la Convention sur les Changements a été désigné en décembre 2014 comme pays organisateur de la 22ème Conférence des Parties (COP 22) par l’assemblée générale de la COP 20 qui s’est déroulé à Lima. La ministre déléguée chargée de l’Environnement, Hakima El Haite, a indiqué la COP 21 de Paris est celle des décisions mais la COP22sera « la Conférence de l’action ». Elle a en outre rappelé que le Maroc a commencé sa lutte contre les changements climatiques dans les années 60 avec la politique des barrages, suivie des politiques de l’eau et de l’agriculture, et dans les années 2008 de celle de l’énergie. Pour rappel, le royaume avait déjà accueilli en 2001 la 7ème Conférence des Parties à la Convention sur les Changements Climatiques (COP7) à Marrakech.
Si l’information était publique depuis environ un an, ce n’est qu’en décembre dernier que la ministre de l’environnement marocaine a officiellement annoncé que Marrakech succèdera en novembre 2016 en tant que ville organisatrice de la COP22.

Une nouvelle étape vient d’être franchie ce mois-ci :
L’équipe amenée à piloter la COP22 composée de plusieurs personnalités vient d’être désignée. Comme pour la COP 21, la présidence du comité de pilotage revient au ministre des affaires étrangères marocain Salaheddine Mezouar. La ministre de l’environnement sera l’envoyé spécial du climat. Aziz Mékouar, un ancien ambassadeur s'est vu lui confier la responsabilité du pôle négociations. Abdelâmdil Lhafi, Haut commissaire aux eaux et forêts tiendra le rôle de commissaire général. Les relations avec la société civile seront conduites par Driss El yazami président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). Nizar Baraka, président du Conseil économique social et environnemental (CESE) s’occupera quant à lui la supervision du comité scientifique. Enfin, la logistique et la sécurité seront pilotées par Abdelam Bikrat ancien préfet (wali) de Marrakech qui occupera une place cruciale compte tenu du contexte sécuritaire global pour cette ville qui a connu un attentat de 2011
En outre, un décret pris en conseil des ministres le jeudi 11 février à Rabat prévoit la créance d’une agence ad hoc entièrement consacré à cet événement qui doit réunir plus de 190 pays et de nombreuses ONG. Le Maroc a en effet crée un service de l’Etat géré d’une manière autonome (SEGMA). Elle gérera les nombreux appels d’offre ou marchés de gré à gré pour l’organisation de l’événement à venir.
Après la conférence de décembre à Paris qui s'est soldée par un accord politique, la COP22 de Marrakech, qui devrait être moins imposante par la taille, sera néanmoins cruciale. Y seront sans doute détaillés les textes et procédures qui vont servir à faire vivre le futur traité entre potentiellement 195 nations. D'ici là un sommet le 22 avril à New-York va formaliser l'engagement des Etats.

Quels seront les enjeux de cet événement ? La COP 22 La COP 22 sera "celle de l'innovation en matière d'adaptation et d'atténuation aux effets du changement climatique", et sera "l'occasion de développer des outils opérationnels dans le cadre du plan Paris-Lima puis Paris-Marrakech", a souligné la ministre.
Le plan Paris-Lima est un programme d’actions pour "la promotion de l'action climatique transformative" porté par le Pérou, la France, l'équipe de soutien du Secrétaire général pour le changement climatique et le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Le plan Paris-Marrakech signifie que la COP 22 s’inscrira dans la continuité de ce qui sera adopté à Paris, comme l’avait récemment indiqué Jean-François Girault, ambassadeur de France au Maroc.

Autre enjeu de taille : la conférence de Marrakech permettra de mettre en place juridiquement toutes les règles nécessaires à la ratification et à la mise en œuvre effective du protocole de Bonn. Ce protocole est issu de cinq jours de pourparlers intenses au terme desquels les représentants de 195 pays ont approuvé un texte de négociation qui doit déboucher sur un accord international pour limiter le réchauffement climatique
Enfin, la COP22 sera l'occasion pour le Maroc de faire valoir ses nombreux projets en matière d'énergies renouvelables, notamment éoliens ou solaires comme le complexe thermo-solaire Noor inauguré ce 4 février en grandes pompes à Ouarzazate.

Le Maroc s'est fixé l’objectif de 52% de sa capacité électrique en énergies vertes pour 2030. Autre chiffre annoncé pendant la COP21, le royaume promet de réduire ses émissions de gaz à effets de serre de 13% entre 2010 et 2030. Il émet actuellement 2,1 tonnes de Co² par habitant et par an liés aux énergies fossiles, bien moins que la moyenne européenne (7,3 tonnes) ou même mondiale (4,9 tonnes).
Pour la suite, la COP 23 se déroulera en Asie mais dans un pays non encore choisi.