Vers une reconnaissance de l’électro-hypersensibilité par des médecins et politiques ?

Insomnies, maux de tête, troubles de la concentration, visuels ou cognitifs : symptômes le plus souvent décrits pas les personnes souffrant d’électro-hypersensibilité. Ils attribuent leur survenue à leur exposition aux ondes électromagnétiques, et ce parfois à des niveaux très faibles. Malgré l’engagement du Ministère de la Santé à faire progresser en 2014 la connaissance et la prise en charge de cette pathologie, les personnes qui en souffrent sont toujours en attente d'une reconnaissance officielle. Contrairement à la Suède ou à l’Allemagne par exemple, ou cette reconnaissance est déjà présente.

« Nous appelons ainsi solennellement l’Etat français et plus particulièrement la Ministre de la Santé à faire de l’impact sanitaire des champs électromagnétiques une priorité sanitaire et de considérer ces patients, de plus en plus nombreux, qui sont pour la plupart en grande difficulté et précarité sociale ». Volonté exprimée lors du colloque du 11 février 2016, organisé à l’Assemblée Nationale, par Laurence Abeille, députée écologiste rapporteur pour la loi sur les ondes électromagnétiques et Michèle Rivasi, Député européenne, membre d’Europe Ecologie-Les Verts.

Les signataires demandent notamment la réduction de l’exposition générale de la population aux champs électromagnétiques et cela notamment dans les établissements scolaires. Ces derniers souhaitent une recherche indépendante sur le sujet et la création de » zones blanches » pour les personnes électro-hypersensibles. Les signataires espèrent une recherche indépendante. Selon eux, cette pathologie doit être reconnue comme en handicap.
En effet, l’objectif est de mettre en évidence l’impact sanitaire des champs électromagnétiques et d’en faire une priorité sanitaire. Pour cela, une recherche indépendante et approfondie doit être menée sur ce sujet et les victimes de ce phénomène pourraient se réfugier dans des lieux où les ondes électromagnétiques sont absentes et que l’on appelle plus couramment des « zones blanches ».

Le Tribunal du contentieux de l’incapacité de Toulouse le 18 juin 2015 avait reconnu le droit à une allocation pour le handicap « d’électro-sensibilité ». En effet, le tribunal avait reconnu sur la base d’une expertise médicale, qu’une femme alors âgée de 30 ans, souffrait bien du syndrome d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. D’après l’expert : « la description des signes cliniques est irréfutable. Le handicap est nul en milieu protégé alors qu’il peut atteindre 100% en milieu hostile ».
Néanmoins, au sein de ce contentieux, la difficulté est de démontrer le lien de causalité juridique entre les symptômes et l’exposition aux champs électromagnétiques bien que l’apparition de symptômes résulterait par exemple, de l’installation d’une antenne relais de téléphonie mobile dans les environs du domicile d’une victime et malgré les nombreuses études scientifiques qui ont démontré l’existence de l’électro-sensibilité et le lien physiologique.