Les grands magasins militant depuis plusieurs années pour l'ouverture dominicale ont obtenu satisfaction. En effet, la carte des Zones Touristiques Internationales (ZTI) vient d’être précisée. Issues de la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques (dite Loi Macron) du 6 août 2015, ces zones, délimitées par les ministres chargés du travail, du tourisme et du commerce sont au nombre de 18 et comprennent les quartiers et les gares les plus fréquentés de la capitale. Les avis des maires et des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) concernés ont été recueillis, de même que ceux des organisations d'employeurs et syndicales de salariés intéressées. Le rayonnement international de ces zones, l'affluence des touristes et l'importance des achats ont été pris en compte pour la délimitation de ces zones. Ainsi, ces espaces viendront remplacer les 7 zones déjà existantes et définies par la préfecture sur proposition de la mairie de Paris. 12 zones avaient déjà été établies au courant du mois de septembre 2015 et 6 zones viennent donc d'être ajoutées en février 2016. Seront concernées par cette mesures les établissements de vente au détail mettant à disposition des biens et service (L 3132-24 du Code du travail).

Les syndicats se sont élevées contre une telle mesure par crainte que cela débouche sur une généralisation du travail le dimanche dans le secteur du commerce. Ils soulignent que ces zones vont au-delà « des périmètres de fortes fréquentations touristiques internationales qui ont servi de prétexte à l'élaboration de la loi ». L'incohérence de la délimitation ces zones avec leur taux de fréquentation soulèvent tout de même des interrogations. En effet, le Centre Baugrenelle et la Cour Saint-Emilion correspondent assez peu à des lieux grandement fréquentés. Les syndicats ont également relevés la concentration d'un certain nombre de magasins au sein de ces délimitations ce qui aurait pour conséquence d'avantager certaines marques.

Cependant, afin de pouvoir mettre cette mesure en place, la réunion de certaines conditions sont essentielles. En effet, pour les commerces de plus de 11 salariés, un accord collectif « prévoyant des contreparties pour les salariés, en particulier salariales » doit être négocié ou à défaut, une décision unilatérale de l'employeur prise après un référendum. Cet accord, pris avec le comité d'entreprise ou les délégués de personnel, définit les contreparties accordées aux salariés, les engagements pris en termes d'emploi, les mesures de conciliation entre vie professionnelle et personnelle, ainsi que des contreparties compensant les charges de garde d'enfant. Par la suite, les salariés donnent leur accord par écrit. Il est à noter que le refus de travailler le dimanche ne peut constituer une faute ou un motif de licenciement car cet accord est purement fondé sur le volontariat. Un système de roulement est, alors, mis en place afin d'accorder un repos compensateur. A tout moment, le salarié dispose de la faculté de retirer son accord. Dans ce cas, il en notifie son employeur par écrit, et cette notification prend effet dans un délai de trois mois.

Ainsi, même travaillé le dimanche n'est pas considéré comme un jour ordinaire.