Les agréments des filières papiers ménagers et assimilés et des emballages ménagers arrivent à échéance le 31 décembre 2016. Les pouvoirs publics souhaitent rédiger de nouveaux cahiers des charges pour la période allant du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2022.

Aujourd'hui, le seul titulaire de l’agrément est la société Eco-emballages agréée pour 6 ans par arrêté du 21 décembre 2010. Cette société doit se conformer aux dispositions du cahier des charges d’agrément fixé par arrêté du 12 novembre 2010 modifié par l’arrêté du 12 novembre 2014. Il apparait toutefois qu’Eco-emballages va devoir faire face à une nouvelle concurrence venant de sociétés étrangères. Le service actuellement assuré va donc potentiellement pouvoir bénéficier d’un coup de fouet sous l’influence de la concurrence.

En effet, actuellement, les metteurs sur le marché financent un service dont les résultats sont médiocres car les objectifs fixés ne sont pas atteints. Selon leurs propres chiffres, Eco-Emballages (pour les emballages) et Ecofolio (pour les papiers) n'atteignent pas les objectifs de recyclage fixés par l'Etat. Concernant les emballages, le taux de recyclage est de 67% pour un objectif de 75%. Pour les papiers le but visé est de 55% mais n’atteint que 52%. En outre, les coûts du dispositif de recyclage sont estimés supérieurs à ceux des autres marchés européens : les deux entreprises reversent deux tiers des recettes perçues. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), plus de la moitié de ces coûts sont liés à la collecte et sont en progression constante : il est coûteux d’obtenir les derniers pourcent de matières recyclables pour respecter les objectifs.

A l'occasion du renouvellement de l'agrément étatique, Eco-Emballages risque de voir sa position menacée par deux concurrents : Valorie, filiale à 75% d'une entreprise allemande (Reclay) spécialisée dans la valorisation des déchets d'emballages et ERP qui est un éco-organisme spécialisé dans les déchets d’équipements électroniques (DEEE).

En situation de monopole depuis 1992, Eco-emballage va devoir modifier sa position sur le marché avec en ligne de mire la réduction des coûts en s’alignant sur ses concurrents. Plusieurs stratégies sont possibles. Dans un premier temps, la société envisage depuis plusieurs années une extension des consignes de tri à l’ensemble des emballages plastiques au lieu des seuls bouteilles et flacons collectés à l’heure actuelle. Cette mesure serait doublée d’une modernisation des centres de tri, qui seraient réduits de 240 à une centaine de centres plus importants et plus modernes capables de trier l’ensemble des résines plastiques.

Une autre option consisterait à confier aux éco-organismes un rôle opérationnel et non plus uniquement financier afin qu’ils soient impliqués de manière plus importante dans l’optimisation des centres de tri. Toutefois cette voie n’est pas envisagée tant du point de vue des collectivités locales que du gouvernement qui a tranché pour un maintien du principe de REP financière dans une note d’orientation relative aux futurs cahiers des charges des éco-organismes.
Si rien n'est sûr concernant la stratégie à venir de l'entreprise actuellement en situation de monopole en matière de recyclage des déchets, il est certain que le renouvellement de l'agrément va avoir des répercussions réglementaires et économiques importantes sur l'organisation des collectes de déchets.