Une première série de travaux a démontré que le système breveté, utilisant un bioréacteur à membrane, réduisait entre autres de 99 % la quantité de bisphénol-A (BPA) dans des eaux usées fortement chargées. Le BPA, utilisé pour la fabrication de matières plastiques, est un micropolluant susceptible de perturber différents mécanismes physiologiques. Le système est destiné à être installé à la sortie des usines pour traiter les eaux usées et il pourrait aussi être intégré aux stations d’épuration. De cette manière les usines se doteraient d’un système préventif.

D’autres travaux en cours pour le traitement des eaux usées d’hôpitaux présentant la particularité d’être chargées de substance très diverses et pouvant donner lieu à des mélanges extrêmement toxiques.

De nouveaux travaux dirigés par l’INRS et le CRIQ sont actuellement en cours afin de valider que le même système peut aussi traiter les eaux contaminées par six familles de médicaments : les antidépresseurs, les antibiotiques, les analgésiques, les hormones, les antiépileptiques et les produits chimiothérapiques. Son installation à la sortie des hôpitaux permettrait d’éviter que ces polluants ne soient dispersés dans l'environnement, où ils peuvent avoir des répercussions nuisibles et se retrouver dans la chaîne alimentaire. L’Université de Montréal, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et le Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec contribuent aussi à la réalisation de ce projet.

« Puisque les micropolluants émergents ne sont pas éliminés entièrement par les procédés en place dans les stations d’épuration existantes, le CRIQ et ses partenaires ont choisi, dès 2008, de développer des solutions qui permettront leur élimination avant même qu’ils n’atteignent les réseaux municipaux de collecte des eaux usées. Les résultats obtenus indiquent que cette avenue est particulièrement prometteuse pour protéger l’environnement des micropolluants qui présentent des risques réels pour la santé humaine et animale », selon Gerardo Buelna, agent de recherche au Centre de recherche industrielle du Québec.

« La présence de micropolluants dans les effluents comporte des risques qui justifient les efforts de recherche. La technologie développée au CRIQ et à l’INRS pourrait réduire, voire éliminer ces risques en étant implantée directement à la source dans les hôpitaux », a par ailleurs ajouté Patrick Drogui, professeur à l’Institut national de la recherche scientifique.

Ces recherches validées par la délivrance du brevet constituent une véritable avancé technologique dans la lutte contre les micropolluants aquatiques. Ceux-ci constituent une véritable menace environnementale et sanitaire dans la mesure où ils sont très difficilement éliminable à posteriori ; c'est-à-dire une fois déversés dans les eaux naturelles. En revanche ces recherches permettant d’installer des dispositifs à priori, dès la sortie de l’usine et bientôt des hôpitaux représentent un espoir considérable en terme de réduction des pollutions aquatiques par les micropolluants.