Les occupants d’une entreprise ont une influence certaine sur la performance de l’immeuble où ils travaillent. En effet, si l’entreprise souhaite instaurer une politique environnementale pour diminuer ses consommations énergétiques, elle a tout intérêt à sensibiliser ses salariés. Ces derniers peuvent représenter un réel frein dans la lutte contre la consommation d’énergie s’ils ne s’impliquent pas quotidiennement et personnellement à cette tache (A) ; leur comportement est primordial. Pour se faire, l’entreprise dispose de nombreux moyens de sensibilisations (B).

A. Les contraintes liées au personnel

La question de la légitimité de l’employeur dans les prescriptions d’efficacité énergétique montre que les salariés attendent de l’employeur qu’il ait à la fois des droits et des devoirs, entre limite des consommations d’énergie et limite de baisse de confort. Les conditions de travail, au sens large, sont le principe que doit suivre l’employeur dans ses décisions, du point de vue des salariés.

Or, l’employeur doit mettre à disposition de ses salariés « les moyens d’assurer leur propreté individuelle » (Article R4228-1 du Code du Travail). Il doit ainsi mettre en place les équipements nécessaires afin que ses salariés puissent évoluer dans un environnement de travail sain et mener à bien leurs tâches quotidiennes. La responsabilité de l’employeur en matière d’hygiène au travail consiste à mettre en place plusieurs installations ; ces dernières sont étroitement encadrées par la législation.

Le chef d’établissement doit respecter la réglementation et les dispositions du code du travail. Il doit notamment s’assurer que le niveau d’éclairement soit suffisant, adapté, non gênant et évite la fatigue visuelle et les affections de la vue et que l’éclairage soit adapté à la zone de travail.
De plus, le code du travail oblige l’employeur à procéder à l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs liés à l’ambiance thermique (Article R4121-1 du Code du travail). Il précise également que les locaux fermés affectés au travail doivent être chauffés pendant la saison froide.

Les salariés peuvent être sensibilisés à l’environnement et aux économies d’énergie, mais ne pas pouvoir mettre en place d’actions concrètes, compte tenu de leur situation et leurs conditions de travail. Par contre, des salariés peuvent mettre en place certaines pratiques environnementales ou d’économies d’énergie, sans être particulièrement sensibilisés, mais parce que cela répond à d’autres logiques qu’ils souhaitent développer (technophilie, santé, etc.). Les salariés peuvent également réagir sur le caractère « privé » de certaines pratiques, même sur le lieu de travail. L’employeur sera alors considéré comme illégitime à préconiser certaines actions, perçues par les occupants comme invasives.
Une multitude d’obligations incombent à l’employeur en matière de condition de travail du salarié. La difficulté est donc d’arriver à combiner les objectifs de réductions de consommation d’énergie avec l’obligation d’assurer de bonnes conditions de travail du salarié.

Tout d’abord, l’employeur est légitime à proposer, voire imposer, dans une certaine limite, des niveaux de consommation énergétique, pour des raisons financières et d’autres raisons. De plus, l’employeur est le décideur, il est donc normal qu’il donne des règles de conduite sur ces sujets. Cependant, pour une cohésion optimale, le dialogue est préférable. Les salariés doivent se soumettre à la règle mais cette perception d’un pouvoir décisionnaire discrétionnaire de l’employeur est contrebalancée par la protection su salariée dans le code du travail.

Le confort est lui nécessaire au bien être dans l’entreprise. Si ces éléments de confort sont supprimés, pour des raisons énergétiques, économiques ou autres, il n’y a nul doute que cela se ressente sur l’efficacité au travail, et la motivation des salariés.
La difficulté est que le bouleversement des habitudes, d’un certains confort est largement perceptible au quotidien par les salariés. Or, les bénéfices et avantages retirés résultants des mesures d’économie d’énergie n’est pas directement perceptible par les salariés.

B. Sensibilisation des salariés de l’entreprise

L'entreprise qui souhaite améliorer sa gestion environnementale ne pourra réussir sans l'engagement de tous les membres du personnel, de la direction à la base. D'où l'importance d'une sensibilisation bien pensée. L’image « propre » de l’entreprise ne dépend pas seulement de publicité institutionnelle, de marketing vert, voir d’action de mécénat. Elle dépend avant tout d’une multitude de petits gestes au quotidien. L’image verte de l’entreprise repose sur un personnel motivé.
A titre d’illustration, il existe plusieurs moyens de communications pouvant être utilisés par l’entreprise.

Tout d’abord le journal d’entreprise. Il est le premier vecteur de communication interne apte à sensibiliser le personnel sur l’environnement39. La création d’une rubrique environnement dans le journal d’entreprise est un moyen simple et efficace pour la sensibilisation du personnel. Il faut que cette rubrique soit régulière et consistante afin qu’elle ne soit pas considérée comme un gadget. Elle doit indiquer que les projets ou les réalisations évoquées ne sont pas constitutives d’actions isolées mais font partie intégrante de l’activité de l’entreprise.

Il est également possible d’éditer un numéro spécial dans le journal interne sur le thème de l’environnement. Il provoque une rupture et pose un accent particulier sur la problématique environnemental. L’avantage est que le salarié ne pourra pas passer à coté du numéro spécial.
L’entreprise peut également consacrer un journal entier à l’environnement. Cette option est adéquate pour les entreprises avec un effectif important. Cela implique dans l’esprit du salarié que le thème est suffisamment important pour lui consacrer une publication a part entière. Cela permet aussi de traiter davantage de sujets et de pouvoir le faire de manière plus approfondie.

D’autre part, l’affichage est un second moyen qui a l’avantage d’être plus simple et le moins onéreux. Un panneau d’affichage installé a coté de ceux de la direction, du comité d’entreprise et des organisations syndicales, pourrait être crée sur le thème des actions de l’entreprise envers l’environnement. Il montrerait de manière indiscutable que l’entreprise en fait une priorité.
Le troisième moyen est la formation. L’efficacité est limitée si elle est réduite à des programmes spécifiques ou seuls s’inscriraient ceux qui éprouvent un intérêt préalable pour ce domaine.



Références :

"La communication verte" Thierry Libaert

Code du travail

www.developpement-durable.gouv.fr