1. La méthodologie de Standard&Poor’s pour évaluer les expositions des Etats aux catastrophes naturelles

En mai 2014, Standard&Poor’s annonçait que le changement climatique serait pris en compte pour la détermination de la note des Etats. En effet, les catastrophes naturelles ayant augmenté ces dix dernières années, le coût de celles-ci affecte les finances des Etats les plus concernés.
L’agence de notation avait alors étudié l’impact des changements climatiques sur une centaine d’Etat. Cet impact dépend de plusieurs facteurs : la place de l’agriculture dans le PIB, la part de la population côtière vivant à moins de 5 mètres au-dessus du niveau de la mer, l’indice de vulnérabilité climatique de l’Etat et sa capacité à s’adapter au réchauffement climatique.

En septembre 2015, l’agence a mesuré pour la première fois l’impact potentiel de catastrophes naturelle sur les notes des Etats. L’étude a été réalisée sur un panel de 48 Etats et sur une période de cinq années.
La simulation réalisée par Standard&Poor’s a pour objet d’évaluer quatre types de catastrophes naturelles : les séismes, tempêtes tropicales, tempêtes hivernales et inondations.
Pour déterminer à quel point la note des pays peut être affectée, l’agence a dû quantifier le risque ce qui nécessite d’utiliser des données sur la probabilité d’occurrence des catastrophes naturelles. Pour cette estimation, l’agence a eu recours aux estimations de dommages directs effectuées par Swiss Re. Swiss Re est une société d’assurance, de réassurance et d’autres formes d’assurances basées sur des transferts de risque suisse fondée à Zurich en 1863. L’agence établit des rapports et dernièrement le rapport sur les risques mondiaux de 2014 indique que, parmi les dix principaux risques mondiaux, la crise de l’eau se situe en seconde position, l’échec à s’adapter et limiter le changement climatique se situe en 5ème position et les incidences des évènements climatiques extrêmes en 6ème position.

2. Les résultats de cette évaluation

En 2014, l’agence de notation établissait sans surprise que les continents asiatique et africain sont plus exposés au réchauffement climatique et les conséquences des catastrophes naturelles sont plus couteuses dans les Etats les moins développés ou en voie de développement.
L’étude de 2015 a donc évalué les risques des catastrophes naturelles sur les notations et établi que dans le cas de sinistres rares mais exceptionnels (c'est-à-dire dont la survenance peut intervenir tous les 250 ans), certaines notes pourraient être abaissées de deux crans. Les catastrophes ayant le plus d’impact sont les séismes et les tempêtes tropicales.
Les zones géographiques les plus menacées sont l’Amérique latine et les Caraïbes, ensuite il s’agit de l’Asie. En effet, les risques climatiques et géologiques sont plus importants dans cette région. Les zones géographiques les plus risqués sont logiquement dans ce cas les Etats situés en bordure de plaques tectoniques.
Ensuite, le rapport énumère les conséquences de la survenance d’une telle catastrophe naturelle : cela pourrait perturber les flux commerciaux, bloquer les sources d’approvisionnement et donc avoir des conséquences économiques et financières importantes.
Enfin, en cas de catastrophes naturelles il faut regarder si les conséquences économiques sont couvertes par des assurances, or, dans le cas des pays moins développés, les assurances le sont moins également. C’est pourquoi moins les pays sont développés, plus les catastrophes naturelles affectent l’économie.


Source :
- Article de l’Agefi, « Les dettes souveraines sont très vulnérables aux séismes majeurs » du 14 septembre 2015,
- Article Les Echos, « Notation des Etats : S&P évalue l'effet du changement climatique » du 19 mai 2014
- Rapport de Swiss Re, « Global Risk 2014, Ninth Edition »