L’article 1 du décret n°2009-697 du 18 juin 2009 relatif à la normalisation donne une définition complète de celle-ci et permet de comprendre l’objectif de la normalisation qui est « une activité d'intérêt général qui a pour objet de fournir des documents de référence élaborés de manière consensuelle par toutes les parties intéressées, portant sur des règles, des caractéristiques, des recommandations ou des exemples de bonnes pratiques, relatives à des produits, à des services, à des méthodes, à des processus ou à des organisations. Elle vise à encourager le développement économique et l'innovation tout en prenant en compte des objectifs de développement durable. ».

Cette révision est l'aboutissement du travail réalisé par 121 membres de l’ISO/TC 207/SC 1 qui est le comité technique chargé des systèmes de management environnemental, sous la responsabilité de la BSI (British Standards Institution), membre de l'ISO pour le Royaume-Uni, représentant de nombreux groupes d'intervenants de pas moins de 90 pays (71 pays participants et 19 pays observateurs).

La norme ISO 14001:2015 devient ainsi la nouvelle référence mondiale pour la mise en place d’un système de management de l’environnement. Elle constitue un outil pour aider toute organisation c’est-à-dire de la plus petite entreprise à la multinationale en passant par les associations ou les services publics à limiter les impacts liés à ses activités sur l’environnement.

Les nouveautés de la version 2015 sont que la norme s’inscrit clairement comme un outil pour le développement durable et prend en considération de nouveaux concepts qui n’existaient pas auparavant ou qui n’avaient pas encore été pris en compte lors de la précédente révision de 2004. Ces nouveaux concepts sont notamment la protection de l’environnement, le cycle de vie des produits (qui prend en compte chaque étape d’un produit ou service, de sa conception à sa fin de vie), la performance environnementale, une meilleure prise en compte des risques et des opportunités et l’écoute des parties prenantes. En effet, aujourd’hui il convient de concilier au mieux les objectifs économiques et les objectifs environnementaux et de démontrer que pour l’organisation qui fait le choix de l’ISO 14001, qui reste une démarche volontaire, de lui permettre de faire une estimation sur sa performance environnementale, à s’interroger sur le niveau des résultats, mais aussi sur les bénéfices de la démarche, pour ensuite fixer des objectifs. Ainsi qu’une communication plus efficace, un plus grand engagement de la direction, et l’importance accrue du management environnemental dans les processus de planification stratégique de l’organisation, qui sont nécessaires à l’aboutissement de cette démarche volontaire dans le temps. Tous ces changements s’opèrent dans l’esprit de la norme qui en a fait son succès, à savoir un outil agile qui s’adapte à n’importe quel cas d’entreprise et permet à celle-ci de limiter ces impacts liés à ses activités sur l’environnement tout en réduisant ces dépenses (consommation d’eau, énergie…).

Dans le cadre d’une étude menée auprès des clients d’AFNOR Certification ces chiffres ne sont donc qu’estimatoires, les entreprises interrogées ont toutes souligné le rapide retour sur investissement de leur démarche de certification environnementale. Elle leur a permis de diminuer d’environ 15% leurs consommations d’eau et d’énergie, réduire de près de 25% l’utilisation de matières premières, améliorer de 30% le recyclage ou la valorisation de leurs déchets et maîtriser leur budget en réduisant des postes de dépenses. Au-delà de la réduction de leurs impacts sur l’environnement, les entreprises ont également indiqué que la certification ISO 14001 améliore l’efficacité globale de l’organisation, leur permet d’aller au-devant des exigences réglementaires et est un véritable atout pour se différencier de la concurrence et parfaire l’image de l’entreprise. De plus, On constate pour les entreprises certifiées ISO 14001 une productivité augmentée de 21% et une diminution des accidents de travail de 15% (étude chaire performance des organisations Paris Dauphine). Ces chiffres étant les retours d’expériences d’organisation ayant adopté la norme ISO 14001 sous sa précédente version (ISO 14001 : 2004).

La période de transition entre les deux versions de la norme a aussi été établie. Les organisations auront un délai de 3 ans pour migrer vers la certification ISO 14001:2015. Les certificats ISO 14001:2004 seront valides jusqu’à la fin de période de transition c’est-à-dire septembre 2018.

La version 2015 de la norme ISO 14001 propose pour la première fois une structure de haut niveau (High Level Service) commune à l’ISO 9001:2015 et qui sera adoptée par la future ISO 45001 sur la santé et sécurité au travail, ces normes suit une structure, dont on retrouve les mêmes termes et définitions. La mise en place de différents systèmes de management sera plus aisée, plus rapide et moins coûteuse pour les entreprises, et le travail des auditeurs en sera ainsi simplifié. L’enjeu est d’améliorer l’agilité des démarches très répandues de systèmes de management intégrés, notamment dans le cadre du triptyque Qualité-Sécurité-Environnement. En effet, les entreprises choisissent généralement de se soumettre à plusieurs de ces normes, qui se doivent d’être cohérentes et complémentaires et permettent aux entreprises d’avoir un système de management intégré (SMI) sur les thématiques QSE (qualité, sécurité, environnement). Les plus connues étant la norme ISO 14001 avec son système de management de l’environnement que l’on vient d’étudier, la norme ISO 9001 (système de management de la qualité) qui vient d’être révisée en même temps que la norme ISO 14001 et le référentiel OHSAS 18001 (système de management de la santé et la sécurité au travail). De plus, il convient de préciser que l’ISO élabore une nouvelle norme en ce moment et qui devrait naître en octobre 2016, la norme ISO 45001 qui serait relative au système de management de la santé et de la sécurité au travail, le texte de la norme est actuellement mis au point par un comité d’experts spécialisés dans les domaines de la santé et la sécurité au travail (SST), et suivra la structure commune aux autres normes de systèmes de management telles que l’ISO 14001 et ISO 9001. Les SMI permettent une vision globale de l'entreprise grâce à la prise de conscience de l'ensemble des processus et la prise en compte des interactions entre eux. Les avantages sont nombreux, par exemple le passage d'une certification au même moment et non de trois certifications, coût de certification réduit, gain d'efficacité, anticipation des risques réflexion globale de l'entreprise sur les thématiques QSE.

Sources :

-Site des normes ISO, article « ISO 14001 : 2015 » ;
(http://www.iso.org/iso/fr/home/store/catalogue_ics/catalogue_detail_ics.htm?csnumber=60857

-Site de l’AFNOR, article « Révision ISO 14001 » ;
(http://www.afnor.org/profils/centre-d-interet/environnement-revision-iso-14001/iso-14001-revision-2015)