La découverte de la falsification de données

L’interdiction du diesel est devenue un objectif environnemental dans beaucoup de pays et notamment aux Etats-Unis, l’International Council for Clean Transportation (ICCT)a lancé des tests sur les véhicules Volkswagen afin de prouver l’intérêt du diesel dans la lutte antipollution. L’ONG souhaitait donc au départ prouver que les moteurs diesel étaient moins polluants que les autres parce que les normes étaient plus dures. Mais les tests ont révélé des résultats pour le moins étonnants : les émissions de gaz à effet de serre tels que l'oxyde d’azote, sont au-delà des seuils autorisés alors que Volkswagen diffuse depuis plusieurs années des publicités vantant les véhicules « diesels propres ».

Après le déni du constructeur, l’Environmental Protection Administration de Californie lance ses propres tests et découvre que les émissions des voitures diesels ne respectent pas la règlementation en vigueur. L’EPA déclare le 18 septembre que « seulement alors, VW a reconnu avoir conçu et installé un dispositif de mise en échec sur ces véhicules sous la forme d’un algorithme logiciel sophistiqué qui détectait quand un véhicule passait des tests sur ses émissions ».

Le constructeur avait installé sur une majorité de ses véhicules Volkswagen et Audi (Golf, Audi A3, Passat ou Beetle) depuis 2009 un petit logiciel qui enclenchait un mécanisme internet de limitation des gaz polluants permettant au véhicule de passer le test sans encombres et donc d’être écologiquement vert et obtenir des certifications. Selon l’EPA, ce dispositif a permis d’émettre jusqu’à 40 fois plus d’émissions que le seuil autorisé pour la préservation de la santé publique.

L’impact financier de la fraude met à mal le premier groupe mondial de constructeurs automobiles

L’enquête concerne un peu moins de 500 000 véhicules et la responsabilité du groupe est engagée du fait de la violation de la loi fédéral sur l’air propre : le Clean Air Act de 1970. Le groupe encourt jusqu’à 37 500 dollars d’amende par voiture commercialisée, or le logiciel a été installé sur 482 000 véhicules aux Etats Unis. L’amende pourrait donc atteindre 18 milliards de dollars. La justice américaine a eu l’occasion de prouver son intransigeance à l’égard de la dissimulation de défauts. En effet, le 14 septembre, General Motors a versé la somme de 900 millions de dollars d’amende pour avoir dissimulé des défauts sur ses véhicules responsables de plus d’une centaine de décès. Le groupe Volkswagen ne pourra pas attendre la moindre clémence de la part du juge américain compte tenu de la jurisprudence récente.

L’impact financier est aussi boursier est aussi boursier puisque l’action du groupe dévissait à l’ouverture de la bourse de Francfort le 20 septembre, et le titre a dégringolé et le groupe a perdu la somme de 15 milliards d’euros.