Les travaux exposant aux poussières de bois pouvant être inhalées par le salarié sont considérés comme des travaux exposants à des agents chimiques CMR. Elles sont donc dangereuses dans la mesure où elles sont responsables de maladies à courts (eczéma, rhinite, asthme) termes ou longs termes (cancers). C’est avec l’amiante l’une des principales causes de cancer professionnel. Les poussières de bois provoquent également des risques d’incendie ou d’explosion. Pourtant, l’enquête SUMMER 2010 précédemment révèle que 370 000 salariés déclaraient y être exposés. En 2008, une campagne de contrôle portant sur plus de 3 000 établissements du secteur bois a révélé des lacunes préoccupantes. Moins d’un tiers des entreprises concernées évaluent le risque d’exposition aux poussières de bois dans leur document unique. La réglementation relative aux contrôles d’empoussièrement et à la vérification des équipements d’aspiration reste faiblement mise en application.

Une règlementation particulière s’applique pour les travaux exposant aux poussières de bois.

Certains de ces travaux figurent sur la liste des procédés cancérogènes fixée dans l’arrêté par l’arrêté du 5 janvier 1993 modifié. Dès lors, une valeur limite d'exposition professionnelle (VLEP) réglementaire contraignante a été instaurée. Ainsi, le tableau de l’article R.4412-149 du code du travail prévoit que la VLEP est de 1 mg/m3 sur 8 heures. Au moins une fois par an un organisme accrédité doit procéder au contrôle de la VLEP. Il en va de même lors de tout changement nuisant à la santé des travailleurs. Il s’agit d’une valeur limite d’exposition contraignante et non pas indicative. En conséquence, le dépassement de cette VLEP entraine l’arrêt de travail au poste exposé et l’employeur est obligé d’adapter et de mettre en œuvre les mesures de prévention nécessaires.

Par ailleurs, les locaux où sont exercés les postes exposés aux poussières de bois sont considérés comme des locaux à pollution spécifique. Ils doivent dès lors faire l’objet d’une ventilation selon les dispositions des articles R.4222-10 à R.4222-17 du code du travail. Particulièrement, dans ces locaux, lorsque la suppression de l’émission des poussières n’est pas possible, la priorité doit être donnée au captage à la source, c’est-à-dire au plus près de la source d’émission des particules. La ventilation générale du local vient alors s’ajouter au captage à la source afin d’évacuer les polluants résiduels. La majorité des machines fixes sont équipées d’un système de captage des poussières à la source mais celui-ci est rarement raccordé à un dispositif d’aspiration. De plus, moins de 20 % des machines portatives disposent d’un système de captage et d’aspiration des poussières. Au final, on observe très souvent des dépassements de la valeur limite d’exposition imposée par la réglementation française.

De plus, le recyclage de l’air de ces locaux fait l’objet d’un encadrement particulier. En outre, l’air recyclé doit être efficacement épuré et ne peut être envoyé après recyclage que dans des locaux concernés par une pollution de même nature. Le médecin du travail, le CHSCT ou à défaut les délégués du personnel doivent être informé des conditions de ce recyclage d’air.

Enfin, les poussières de bois sont exclues de la règlementation CLP concernant la classification, l’étiquetage et l’emballage des produits chimiques dangereux. En effet, les poussières, fumées, vapeurs ou aérosols émis par certains procédés de travail ne sont pas pris en compte dans la classification établie par le règlement. D’autres systèmes de classification complémentaires au règlement CLP, comme celui établi par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), agence internationale créée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ont pourtant classé les poussières de bois en raison des dangers qu’elles représentent. Le CIRC a ainsi classé les poussières de bois comme cancérogène du groupe 1.