Lors de mauvais temps (tempête, pluie, vent …) des tonnes de sacs plastiques, mégots, canettes s’échouent sur les côtes françaises. On chiffre à plus de 4200 tonnes la quantité de déchets marins s’échouant tous les ans sur notre littoral. Cela représente un coût non négligeable pour les collectivités chargées de s’en débarrasser. Il existe plusieurs solutions à ce problème, elles sont d’ordre préventif ou curatif.

La priorité pour lutter contre cette pollution est tant international que national.
Ainsi lors du sommet du G7 en Bavière du 7 et 8 juin 2015 les chefs d’Etats ont définis un ensemble de mesures à prendre. Un programme d’ordre national est déjà prévu dans le programme national de prévention des déchets 2014-2020 qui comporte un volet « déchets marins ». Beaucoup de mesures sont issues de la directive cadre européenne « stratégie pour le milieu marin » du 17 juin 2008.

Les déchets marins ne sont pas à négliger car ils ont de lourds impacts. En effet, ils peuvent altérer la qualité de l’eau de baignade en libérant des produits toxiques ou des microbes. Des milliers de bactéries peuvent se développer sur un seul micro-déchet. Puis ces déchets sont sources de gènes pour la navigation et la pêche. Ils se prennent dans les hélices ou encombrent les filets de pêche. Ils perturbent également la vie marine, les animaux pouvant se blesser ou se coincer dans les déchets voir les confondre avec des proies.

Les déchets marins représentent donc un coût important pour les collectivités.
Le premier poste est le manque à gagner sur l’économie touristique. En effet, les déchets qui flottent sur l’eau ou se trouvent sur la plage font fuir les touristes.
Puis il y a le coup des moyens employés pour nettoyer le littoral. Par exemple la ville de Nice a investi dans 4 bateaux nettoyeurs. Les coûts de fonctionnement de ces derniers sont de 560 000 euros HT par an. Puis il y a le coût du personnel employé pour le nettoyage.

Un autre axe de lutte contre les déchets marins consiste à les récupérer avant leur arrivée en mer.
80% des déchets marins sont issus du continent. Ils sont transportés par les fleuves suite à des inondations, des coups de vents pour les déchets les plus légers ou des débordements des réseaux d’eau de pluie ou d’assainissement.
A eux seuls les cours d’eau en France charrient plus de 56 000 tonnes de déchets par an. Sur les berges c’est l’équivalent de 350 tonnes de déchets par an qui sont ramassés pour éviter que lors d’une montée des eaux ces déchets ne finissent en mer.
Le long de la Seine et de la Marne 26 barrages flottants ont été installés. Ces derniers ont recueilli l’équivalent de 2041 tonnes d’ordures. Mais cette éfficacité a un coût. L’entretien et l’exploitation de ces barrages s ‘élèvent à 1,8 million d’euros par an.

L’axe d’optimisation des systèmes d’assainissements : Son but est d’éviter que les déchets finissent dans le milieu naturel.
Un des problèmes majeurs rencontré dans certaines villes est que les eaux fluviales empruntent les mêmes canalisations que les eaux usées, et ce jusqu’à la station d’épuration.
Un autre problème est que les déchets qui sont dans les caniveaux ou sur les trottoirs entre directement dans le réseau d’assainissement en raison de l’absence de siphons ou de systèmes de filtre à l’entrée des égouts. Comme lors de grandes pluies les vannes des stations d’épurations sont fermées pour éviter les débordements des stations,, les eaux usées et les déchets sont déviés en pleine mer.
D’où l’idée de créer des bassins de rétention en amont des stations d’épuration.

Le dernier axe de travail de lutte contre les déchets porte sur la source même. 57 % des déchets marins sont directement imputables aux professionnels de la mer. Il faut donc les impliquer : rappel des règles, formation au nettoyage, participation aux campagnes de nettoyage et prise en charge des coûts de dépollution.
Dans ce cadre des déchetteries portuaires ont également été mises en place à certains endroits pour les pécheurs et les plaisanciers.