Les négociations sur le changement climatique qui vont avoir lieu lors de la COP 21 sont les seules à être basées sur des travaux de scientifiques qui ont pour but d’éclairer les décideurs politiques.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime à plus de 95 % la probabilité d’une responsabilité des activités humaines (combustion d’énergies, déforestation, émissions de gaz à effet de serre) dans le réchauffement climatique.

De 1880 à 2012, la température moyenne a augmenté de 0,85°C, selon le GIEC. La hausse avoisine 1°C en France et varie de 2 à 4°C aux pôles. Le niveau moyen des mers a gagné 19 cm de 1901 à 2010.

Les deux dernières décennies concentrent 19 années record de température. Ce réchauffement explique 75 % des vagues de chaleur actuelles, selon une récente étude.

La terre est dans une situation de faillite. Jusqu’à maintenant les alertes faites par le GIEC n’ont rien donnés. Le CO2 qui est rejeté depuis ces 4 dernières années est équivalent à la quantité de CO2 rejeté depuis le début de l’air industriel jusqu’ à 1974. Depuis 1970 on détruit plus vite le capital naturel de la terre qu’il ne se reconstitue.

Un seul avenir est possible et 4 scénarios différents ont été émis dont seul un est viable.

Il y a le scénario volontariste qui limiterait le rejet de gaz à effet de serre (GES) à moins de 450 parties par millions (ppm) dans l’atmosphère. Cela permettrait, avec une probabilité de 66%, de maintenir le réchauffement sous la barre des 2°C en 2100.

Deux autres scénarios sont appelés médians. Ils correspondent à une augmentation de 3,5 à 4°C de la température.

Le dernier serait le scénario d’absence de mesure visant à limiter l’émission de GES. La température s’élèverait de 4,8°C et le niveau des mers augmenterait de 86 cm.

L’objectif est donc une réduction par 2 des émissions en 2050, et ce pour atteindre le rejet nul en 2100.

L’ONU a retenu l’objectif des 2°C à la conférence de Copenhague, en 2009.
Limiter à 2°C le réchauffement revient à dire que les émissions cumulées de CO2
d’origine humaine ne doivent pas dépasser les 800 gigatonnes. Or, le compteur est déjà à 531 gigatonnes de CO2 relâché depuis 1870.

Mais même le scénario optimiste d’un réchauffement limité à 2°C est déjà porteur de lourds impacts. Avec seulement 1°C supplémentaire, la faune et la flore remontent de 180 km vers le Nord. Avec 2°C supplémentaires les probabilités de pic de chaleur seront 5 fois supérieures à aujourd'hui. Dans le domaine de l’eau, en France, on table sur un recul de 10 à 40% du volume d’étiage au niveau de la Seine et de ses affluents et de 30 à 50% dans le Sud.

De plus, le niveau de recharge des nappes phréatiques baissera de 10 à 25% en moyenne voire de 30 à 50% dans le Sud-Ouest.

Au-delà d’une hausse de 2°C nous aurons à faire face à des réactions en chaîne qui conduiront à un emballement dont les scientifiques ne peuvent encore mesurer toutes les conséquences.

Un point de non-retour a été fixé pour une augmentation de 4°C. Les impacts seraient alors irréversibles. De nombreux territoires deviendraient inhabitables et les mouvements de populations existeraient alors à l’échelle de la planète.

C’est donc la volonté d’agir qui doit prédominer. En effet, agir coûtera moins que de laisser faire.
Des efforts ambitieux de réduction du GES ne réduiraient que de 0,06 point le taux annuel de la croissance mondiale, estimé entre 1,6 et 3 % au cours du 21ème siècle.
Pour les économistes c’est un projet possible. Il est viable économiquement et financièrement. Mais plus on attend, plus le coût pour agir augmente.

Prenons l’exemple de la lutte contre les villes chaudes. En effet, lorsqu’il fait chaud dans les villes, la consommation d’électricité augmente et les émissions de GES augmentent à leur tour car il faut produire cette électricité.
Or, plusieurs moyens simples peuvent être mise en place dès maintenant et sans coût exorbitant, comme par exemple :

- Eviter la climatisation qui non seulement entraine des rejets de chaleur à l’extérieure des bâtiments mais également consomme de l’énergie. Le parc actuel parisien provoque ainsi une augmentation locale de la température nocturne dans les rues allant jusqu’à 1° C;

- Utiliser des matériaux capables de réfléchir le rayonnement solaire;

- Améliorer l’isolation;

- Arroser les chaussées avec de l’eau non potable;

- Développer des cultures maraîchères autour de la ville.

Cela passe donc également par le changement de nos comportements. Le fait de devoir prendre des mesures doit amener les gens à changer de comportement afin de permettre une lutte efficace et d’arriver à l’objectif d’une augmentation de pas plus de 2°C en 2100.