Le 14ème Congrès Forestier Mondial se tient aujourd'hui à Durban en Afrique du Sud. A cette occasion les données chiffrées recensées par le Global Forest Watch grâce à une surveillance satellites du programme Landsat (développée par la NASA) feront l’objet de toutes les discussions. En effet, à quelques semaines de la COP 21 qui aura lieu à Paris fin novembre, ces chiffres viennent assombrir le bilan de l’environnement mondial.


I. Les origines de la déforestation

La dégradation de la forêt et la déforestation dans le monde sont principalement liées à des activités humaines, tels l’urbanisation et l’aménagement du territoire, ou encore la conversion des forêts en terres agricoles.

La déforestation correspond à une diminution des surfaces couvertes de forêt ayant pour conséquence directe une aggravation des conséquences sur le climat et la biodiversité.
Rappelons que les forêts et le bois qu'elles produisent piègent et stockent le dioxyde de carbone, jouant ainsi un rôle essentiel dans l'atténuation du changement climatique.

L’étude menée récemment par l’université de Maryland aux États-Unis et publiée mercredi 2 septembre sur la plateforme Global Forest Watch fait état du recul de la couverture forestière dans le monde.
En effet, le bilan est négatif. De nouvelles zones de recul des forêts apparaissent, principalement au Cambodge, en Afrique de l’Ouest, à Madagascar, en Amérique du Sud et dans le bassin du Mékong. Le World Resources Institute chiffre ainsi à 62% les pertes de couvertures arborées en 2014 contre 47% en 2001.

Plusieurs raisons peuvent justifier de telles pertes.
En Asie, les plantations de caoutchouc sont les principales responsables, en corrélation avec l’augmentation des prix du caoutchouc au niveau mondial. En Amérique latine, les cultures de soja et l’élevage de bovins détruisent les forêts dont la biodiversité est importante. Le Madagascar a perdu plus de 318 000 hectares dans la seule année 2014, en raison du développement des activités minières et de l’exploitation du bois de rose et du bois de palissandre, tous deux des bois précieux.

La cause principale de déforestation est liée à l’agriculture : 80% de la déforestation est due à l’agriculture migratrice (le défrichement à des fins agricoles) et l’élevage.
En effet, pour les populations les moins aisées, faire paître les animaux dans les forêts représente souvent un moyen de subsistance, au détriment de la forêt qui se détériore de plus en plus. De même, afin de nourrir une population de plus en plus dense, les forêts se convertissent en terres agricoles orientées vers l’exportation de soja, ou pour la production d’agro-carburant, les palmiers à huile et la canne à sucre qui ne sont pas des arbres au sens propre du terme.

Le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture préfère toutefois atténuer les choses en relevant un ralentissement du rythme de déforestation et des émissions de carbone provenant des forêts, la superficie des forêts ayant régressé chaque année de 0.08% entre 2010 et 2015 contre 0.18% entre 1990 et 2000.


II. La forêt, une alliée dans la lutte contre le réchauffement climatique

L’aggravation du phénomène de déforestation est responsable d’environ 20% des émissions de gaz à effet de serre. Or, l’heure est à la lutte contre le réchauffement climatique.

La maîtrise des forêts est ainsi indispensable pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. De plus, 60% des populations indigènes dépendent encore presque entièrement des forêts, et 1,6 milliard de personnes dépendent d’elles pour vivre.

Pour autant, bien que vitale, nos forêts continuent chaque jour d’être pillées. Selon ces données, environ 2,3 millions de km2 de forêts a été perdu entre les années 2000 et 2012, soit 50 terrains de football par minute.

L’initiative internationale Global Forest Watch lancée en février 2015 par le World Resources Institute en partenariat notamment avec Google et l’Université du Maryland, est une base de données sophistiquée destinée à suivre « en direct » la déforestation liée à l’abattage illégal ou aux feux de défrichement. Les données recensées par le Global Forest Watch font l’objet d’une actualisation tous les huit jours. Cette surveillance par satellite devrait notamment permettre une gestion plus durable de nos forêts.

Certains pays dont la Chine, l’Australie et le Chili se sont engagés dans cette voie en augmentant leur couverture arborée. Dans ce classement, la France se classe en dixième position avec un gain de 113 000 hectares par an depuis 2010. Le Brésil a même instauré des zones protégées possédées par les communautés locales, affirme la chargée de la mise en œuvre des politiques environnementales au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Les forêts plantées représentent aujourd’hui 7% de la totalité de la superficie forestière de la planète. Le secteur forestier contribue à 0.8% du produit intérieur brut international : l’ampleur de l’apport des forêts au bien être humain est donc considérable. Protégeons les !