Voilà la question que se pose les particuliers mais également les géants de l’industrie pétrolière.

Après l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater ce ne sont pas moins de 4,9 millions de barils de brut qui se sont déversés dans l’océan à 68 km des côtes de la Louisiane, polluant plus de 2000 km de côte.

Cela a conduit à une indemnisation record en matière environnementale, du jamais vu. Selon un accord du 2 juillet 2015, BP devra s’acquitter d’une amende de 16,9 milliards d’euros. Le versement de cette somme est étalé sur une période de 15 à 18 ans. Cette amende s’ajoute aux indemnités déjà versées, aux coups du colmatage et aux frais de dépollution. Le tout est payé par la vente de 45 milliards d’euros d’actifs.

La principale raison de ce sinistre et le manque de sécurité mise en œuvre par BP. Or, nous vivons dans une époque où nous n’acceptons plus le risque, quel qu’il soit. Ainsi, lorsque malheureusement des catastrophes arrivent parfois, de nouvelles normes de sécurité sont décrétées.

Ici, BP n’avait pas réalisé les tests nécessaires pour mesurer la résistance des puits. Ces tests lui auraient couté 500 millions d’euros. Au final, BP paye 54 milliards d’euros (l’équivalent de ses profits des années 2012 à 2014), soit 100 fois plus que le coût des tests. Mais le plus tragique dans cette catastrophe c’est la mort de 11 travailleurs sur la plateforme pétrolière et la pollution des côtes et nombreuses espèces. L’amende record sanctionne donc également la négligence de BP dans le respect de ses obligations de sécurité car il est inconcevable qu’une telle négligence puisse encore exister dans des domaines d’activité aussi dangereux pour l’homme et l’environnement.

Parmi ces milliards d’indemnités et d’amende, 5,5 milliards d’euros seront versés au titre du Clean Water Act. Cette amende, infligée en vertu de cette loi, doit nous faire réfléchir à nous doter également de tel moyen judiciaire. En effet, il existe des lois et des amendes mais rien d’aussi important permettant de sanctionner dans de telles proportions tous écarts des entreprises exerçant des activités dangereuses pour l’homme et l’environnement.

Cela étant, les campagnes de dépollution menées par BP auraient porté leurs fruits. En effet, selon des études et analyses menées par cette dernière, l’écosystème serait revenu à son état d’avant la marée noire. Toutefois, seul l’avenir nous dira réellement si l’effet polluant de la marée à vraiment disparu car nous ne connaissons pas encore l’impact final sur l’écosystème de tous les produits utilisés par BP pour ses campagnes de dépollution.