La classification des produits chimiques est assurée par le règlement CE n°1272/2008 du 16 décembre 2008 relatif à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances et des mélanges, dit « règlement CLP » pour « Classification, Labelling, Packaging ». Ce dernier a fait l’objet de huit adaptations.
- Règlement (CE) 790/2009 du 10 août 2009 (JOUE L235 du 5 septembre 2009) ;
- Règlement (UE) 286/2011 du 10 mars 2011 (JOUE L83 du 30 mars 2011) ;
- Règlement (UE) 618/2012 du 10 juillet 2012 (JOUE L179 du 11 juillet 2012) ;
- Règlement (UE) 487/2013 du 8 mai 2013 (JOUE L149 du 1er juin 2013) ;
- Règlement (UE) 944/2013 du 2 octobre 2013 (JOUE L261 du 3 octobre 2013) ;
- Règlement (UE) 605/2014 du 5 juin 2014 (JOUE L167 du 6 juin 2014) ;
- Règlement (UE) 1297/2014 du 5 décembre 2014 (JOUE L350 du 6 décembre 2014) ;
- Règlement (UE) 2015/1221 du 24 juillet 2015 (JOUE L197 du 25 juillet 2015).

Il permet l’application en Europe du système général harmonisé (ou SGH) de classification et d'étiquetage des produits chimiques qui a été adopté par le Conseil économique et social des Nations unies. Publié en 2003, le SGH un ensemble de recommandations en vue d’établir des règles communes dans le domaine de la classification des produits chimiques.

L’objectif de la réglementation sur la classification, l’emballage et l’étiquetage des produits chimiques dangereux est d’assurer la protection des travailleurs, et plus largement des consommateurs et l’environnement. En effet, la classification permet d’identifier les dangers résultants des propriétés physicochimiques des produits chimiques.

L’entrée en vigueur du règlement CLP a été progressive, d’abord d’application volontaire puis obligatoire. Dans un premier temps, son application a été imposée pour les substances au 1er décembre 2010 puis dans un second temps pour les mélanges au 1er juin 2015. S’agissant du droit transitoire, les produits qui ont été étiquetés sous l’empire du système de classification et d’étiquetage préexistant, c’est-à-dire avant le 1er juin 2015, peuvent librement circuler jusqu’au 1er juin 2017. Ce délai passé, ils devront être de nouveau étiquetés selon le règlement CLP pour pouvoir circuler.

Sur le fond, le règlement CLP apporte un grand nombre de modifications.

D’abord, il apporte des changements terminologiques. Si le terme « substance » est conversé, celui de « préparation » est remplacé par « mélange ». Le règlement CLP entend par substances les éléments chimiques et leurs composés tels qu'ils se présentent à l'état naturel ou tels qu'ils sont obtenus par tout procédé de production contenant éventuellement tout additif nécessaire pour préserver la stabilité du produit et toute impureté résultant du procédé, à l'exclusion de tout solvant pouvant être séparé sans affecter la stabilité de la substance ni modifier sa composition. Le mélange est quant à lui définit comme une solution composée d’au moins deux substances.

Ensuite, le règlement apporte des modifications quant à la définition des dangers et aux critères de classification. Les 15 catégories de danger du système de classification précédent disparaissent au profit de 28 classes de danger, déterminant la nature du danger, chacune divisée en catégories qui déterminent le degré de danger. Les critères de classification évoluent également notamment par le biais d’une évolution des seuils. Par exemple un liquide de point d’éclair est égal à 58 °C est classé inflammable de catégorie 3 selon le règlement CLP. Or, ce même liquide n’était pas classé pour son inflammabilité dans le système de classification antérieur.

Ces modifications de classification introduites par le règlement CLP ont une incidence non négligeable sur d’autres volets de la réglementation propre aux produits chimiques. Par exemple, les règles de mise sur le marché européen définies par le règlement REACH sont dépendantes de cette classification. De même, une différence de classification peut entrainer l’application d’un régime juridique différent pour les installations classées pour la protection de l’environnement ou pour les employeurs en matière de santé sécurité au travail.
Enfin, la classification permet de déterminer l’étiquetage du produit chimique. Ainsi le règlement CLP prévoit quelle doit être la taille de l’étiquette et du pictogramme de danger. Il impose également que l’étiquette comporte obligatoirement l’identité du fournisseur, identificateurs du produit, les pictogrammes de danger, la mention d’avertissement, les mentions de danger, les conseils de prudence, des informations supplémentaires et la quantité nominale pour les produits mis à disposition du grand public.
L’étiquette doit être suffisamment visible, rédigée en français et figurer sur le récipient d’origine et sur chacun des emballages successifs après transvasement et reconditionnement.