La prévention du péril animalier dans les infrastructures aéroportuaires

Si certains animaux trouvent refuge dans les infrastructures aéroportuaires, ces-derniers peuvent constituer un danger pour ces activités. Le péril animalier peut donc se définir par le risque engendré par la faune, principalement des oiseaux, présente au sein et aux alentours de l'aéroport.
Buses, corbeaux, moineaux mais aussi sangliers, chevreuils sont des résidents qui peuvent causer des dommages matériels considérables et causer notamment des dommages à l'exploitation comme des retards dans les horaires de vols, voire des annulations, mais aussi des dommages qui peuvent être plus importants comme la destruction d'un réacteur.
C'est une centaine d'avion qui a été perdu en un siècle et plus de 300 passagers décédés du fait du péril animalier. L'ingestion d'oiseau dans les réacteurs en plein vol a causé plusieurs accidents et amerrissages.
Les rencontres entre animaux et avions sont estimées à 1500 chaque année: si cela peut sembler minime, elles sont pour 8% considérées comme sérieuses, c’est-à-dire qu'elles ont des conséquences importantes sur le trafic.
Quels sont les moyens de prévention du péril animalier ?

I. L'ingestion d'oiseaux

On assiste à une règlementation de plus en plus stricte qui impose aux compagnies de concevoir des avions de plus en plus résistants.

Une certification est nécessaire dans le domaine du péril animalier: des tests aux impacts d'oiseaux sont effectués afin d'évaluer la capacité de l'avion à résister à une ingestion d'oiseaux dans ses moteurs.
La règlementation impose de tester plusieurs situations. Une simulation avec un oiseau lourd ou plusieurs oiseaux légers est effectuée, avec des poids variant selon la taille du moteur et sa capacité de résistance. Pour les plus gros moteurs, une ingestion d'un oiseau lourd de 3.65kg va être simulée, ou plusieurs oiseaux de 1.15kg.
L'ingestion de plusieurs oiseaux ne doit pas réduire la poussée de l'avion à moins de 75% de celle du décollage pendant 20 minutes. Un oiseau lourd ne doit pas causer des dommages qui remettraient en cause l'intégrité de l'avion: cependant, la règlementation considère comme acceptable l'arrêt du moteur par un oiseau lourd.
Les moteurs ne sont pas les seuls éléments de l'avion à être testés: la structure de l'avion doit aussi résister à l'impact d'un vol d'oiseaux et ne pas être perforée.

II. Les méthodes d'effarouchements

Les ingénieurs en péril animalier mettent en œuvre des moyens pour lutter contre la présence d'oiseaux dans les infrastructures aéroportuaires.
Les moyens sont multiples pour effrayer les oiseaux: émissions de cris de détresse pour faire fuir les oiseaux, fauconnerie (aviation militaire), utilisation de fusées détonantes etc.
Le préfet autorise parfois la chasse de certaines espèces.

Cependant, les oiseaux présents dans les aéroports sont attirés par un cadre propice à leur développement. En effet, les larges pistes inoccupées, les points d'eaux, ou encore les grandes prairies, sont autant d'éléments qui favorisent l'installation d'espèces aviaires. La lutte écologique permet d'identifier ces facteurs et de les supprimer afin de limiter la venue d'oiseaux.
Selon les régions, le STAC (Service Technique de l'Aviation Civile) donne un classement à chaque aéroport selon le risque présenté par le péril animalier. De A à E (niveau maximum), les mesures imposées diffèrent. Le niveau maximum exige la présence d'un agent de manière permanente sur le terrain afin d'effaroucher les oiseaux.
L'apprivoisement de ces oiseaux sauvages est aussi une solution: au fil des générations, certains oiseaux de l'aéroport de Toulouse-Blagnac ont disparus du viseur des agents de prévention du péril animalier. En effet, ceux-ci se sont habitués aux différentes règles et méthodes d'effarouchement qu'ils ont subi et ont appris à ne plus s'approcher des pistes. D'autres oiseaux s'habituent à ces méthodes tout en continuant à perturber le trafic aérien, c'est pourquoi les méthodes d'effarouchement ne sont pas efficaces à long terme.

III. Des mesures de prévention obligatoires

L'exploitant de l'aéroport a l'obligation d'installer des clôtures aux abords du territoire qu'il occupe afin d'éviter l'intrusion d'espèces. Afin de limiter ces intrusions, la règlementation interdit la culture des aires non utilisées qui bordent les pistes.

La législation impose aussi à l'exploitant la présence d'un agent de prévention en continue, lorsque la prévention doit être assurée de manière permanente selon le classement du STAC. Un agent susceptible d'effectuer les actions d'effarouchement doit être présent en continue lorsque la prévention doit être assurée de manière occasionnelle.

Une formation doit aussi être dispensée aux agents de prévention. Celle-ci se décompose en trois parties: la formation initiale, permettant à l'agent d'obtenir les compétences nécessaires à son activité; une formation locale, qui adapte les compétences de l'agent à la spécificité du lieu où se trouve l'exploitation et de ses espèces locales; et des formations de perfectionnement pour actualiser et évaluer les capacités de l'agent et se déroulant au moins tous les trois ans.
Le STAC prévoit des visites de contrôle afin d'évaluer l'efficacité de la prévention du péril animalier dans chaque aéroport.

Sources:

(1) STAC, Prévention du risque animalier, [en ligne], consulté le 1 sept. 2015, disponible sur : < http://www.stac.aviation-civile.gouv.fr/risque_animalier/prevention.php>

(2) CINQ SUR CINQ, Lettre aux riverains de l'aéroport Toulouse-Blagnac, [en ligne], consulté le 1 sept 2015, disponible sur: < http://www.toulouse.aeroport.fr/sites/default/files/contrib/societe/environnement/cinqsurcinq-n-12-environnement.pdf>

(3) AEROPORT DE TOULOUSE BLAGNAC, Surveillance de la faune, [en ligne], consulté le 1 sept 2015, disponible sur : < http://www.toulouse.aeroport.fr/societe-aeroport/environnement/enjeux-et-actions/surveillance-de-la-faune>