Les lignes directrices adoptées par la communauté internationale après la Déclaration de Rio de 1992, établissent le concept de durabilité comme noyau dur du développement.
Selon ce concept, inventé il y a quelques années par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement en 1987, à travers le rapport "Notre avenir commun", il a été proposé de faire progresser la croissance économique par trois paradigmes jusqu'ici antagonistes : l'équité la protection sociale et environnementale. Les principes adoptés dans la Déclaration de Rio –laquelle avait pour but de promouvoir un modèle de développement durable -, sont redessinés dans le Sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg en particulier avec les objectifs de proposition d'ici l'an 2015 : la réduction de la pauvreté, l'accès à l'eau potable, l'assainissement et la durabilité environnementale. Depuis, ils ont de plus en plus été intégré dans l'amélioration des techniques de lois et d'institutions dédiées aux questions environnementales. Les Etats signataires ont mis en œuvre une politique publique innovante, et favorisé l'intégration du secteur des entreprises dans la dynamique de l'environnement.
Cependant, même si le cadre institutionnel et juridique a été renforcé au cours des deux dernières décennies, le fait est qu'il y a encore un grand nombre de personnes touchées par la pauvreté, sans accès à l'eau potable. La pollution persiste et les dommages environnementaux liés aux pratiques commerciales et à l'environnement économique sont parfois contraires à l'intérêt public. En réponse à cet échec, la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio + 20), réaffirme les engagements pris par la Déclaration de 1992 et propose de censurer toutes les actions faisant un retour dans les progrès réalisés dans la protection de l'environnement. C’est donc une étape d'une importance exceptionnelle dans le traitement moderne de la protection de l'environnement qui a été consacré lors de cette Conférence. En effet, comme cela a été mentionné dans le document final de Rio + 20, les Etats s’accordent à reconnaître que depuis 1992 les progrès ont été insuffisants et il qu’il y a eu des reculs dans certains aspects de l'intégration des trois dimensions du développement durable, aggravée par de multiples crises financières, économiques, alimentaires et énergétiques, qui ont compromis la capacité de tous les pays, en particulier les pays en développement à parvenir au développement durable. À cet égard, ils ont déclaré qu’il était essentiel d’interdire de revenir sur leurs engagements pris lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement et dès lors ont consacré le principe de non régression.
Pourquoi cette consécration est-elle nécessaire ?
L’objectif principal des lois environnementales est de prévenir les risques et les effets néfastes sur l'environnement et d'assurer la qualité de vie des individus. Cependant, le principal défi du droit de l'environnement est d’empêcher le développement d'actions qui causent directement ou indirectement des pollutions ou des dommages environnementaux, mais est également d'établir des mécanismes pour prévenir la détérioration de leurs niveaux de protection. Empêcher la régression ou l'inversion des progrès réalisés en matière de protection de l'environnement, est une nécessité de notre temps, d’abord parce qu’il permet de maintenir une utilisation rationnelle et équilibrée des ressources naturelles, mais surtout parce que les progrès vers les objectifs fixés en matière environnementale réalisés depuis le milieu du XXe siècle à nos jours, semblent avoir atteint un plafond sans qu'il en résulte une véritable durabilité. Ainsi, il est incontestable que, bien que la plupart des pays ont une pluralité de lois et règlements sur les questions environnementales, qui ont été ratifiés à travers divers instruments internationaux et même si le États souhaitent promouvoir et signer toutes sortes d'engagements futurs, le fait est qu'aujourd’hui ils ne parviennent pas à atteindre ces normes ambitieuses. Pour parvenir à un résultat opportun, il est essentiel que la loi réglemente et s’engage à protéger de l'environnement, mais aussi interdise d’inverser les tendances et les pratiques nuisant à la gestion de l'environnement. En d'autres termes, pour le XXIe siècle il est essentiel pour l'État de prévenir les menaces potentielles ou les impacts sur l'environnement et d’éviter le retour à une situation juridique moins protectrice.
Prévenir la détérioration de la protection de l’environnement dans le domaine juridique : cet objectif nommé par Michel Prieur « principe de non régression environnementale » se définit comme la protection des progrès réalisés dans le contenu des lois environnementales.
Michel Prieur, pionnier dans la défense du principe de la théorie de non-régression, fait valoir que des reculs environnementaux peuvent survenir de différentes manières:

- avec l'abrogation, la modification, de la loi ou les instruments de protection de l'environnement visés dans la loi
- en raison de l'interprétation du droit par le juge lesquels peuvent privilégier des intérêts non environnementaux et ainsi compromettre les progrès en droit de l'environnement

La viabilité de ce principe doit pouvoir compter sur le soutien du droit positif et du droit de l’Union européenne.
Il s’avère dès lors nécessaire de rappeler fermement l'obligation d'adopter des politiques et des mesures améliorant les conditions environnementales de l’Homme et, par conséquent, de sanctionner les normes juridiques, venant réduire des niveaux de protection des droits existants.