La position des PED et le réchauffement climatique





Dans un peu plus de trois mois aura lieu la prochaine Cop 21 de Paris (21e conférence des Nations unies sur le climat). A ce moment la réponse à la question de savoir si les différents entre pays en développement et le pays industrialisés aura été trouvée. En effet la conférence de l'ONU sur le climat à Lima, au Pérou a été le théâtre des relations tendues entre les pays en développement et les pays industrialisés. Toutefois un accord a minima a été conclu.

Le point d’achoppement est l’aide aux pays du Sud ou pays en voie de développement ou PED, afin de faire face au réchauffement climatique. Certains pays, notamment la Chine, le Brésil, le Mexique, l’Arabie saoudite, la Bolivie (qui préside le groupe G77) exigent plus de visibilité sur la manière de tenir la promesse que le Nord a faite en 2009 d’atteindre 100 milliards de dollars d’aide annuelle en 2020. Tout accord juridiquement contraignant semble passer par un geste financier des pays du Nord.

Les pays depuis cette conférence annoncent leurs contributions.

Le terme «COP» signifie Conférence des Parties. «Parties» est une référence à aux (maintenant) 196 signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ou CCNUCC. La Convention-cadre est entrée en vigueur en 1994, deux ans après la finalisation du texte lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro.

La future conférence de Paris va avoir pour objet de limiter le réchauffement climatique.
Pour beaucoup c'est la conférence de la dernière chance. Toutefois la multiplicité des acteurs et les rythme de développement très différents des pays ne jouent pas en faveur d'une solution unique pour limiter les émissions de CO2, sans compter que les objectifs sont fixés à 15 ans ou 20 ans.


Il peut être intéressant de voir les positions de certains PED face à la question du réchauffement climatique. En effet en mettant à part la conférence de Paris, l’Inde, le Brésil, la Russie et le Nigéria 4 pays qui par leurs économies, leur poids respectif, leur population vont, au cours des prochaines décennies, avoir une influence majeure sur la politique internationale en matière de réchauffement climatique.

L’Inde
L'Inde souhaite fortement : développer son parc de centrales nucléaires installées d'ici à 2025 avec comme objectif produire 100 gigawatts d'énergie solaire d'ici à 2020 et développer 100 «villes intelligentes».

Par ailleurs l'Inde n'a jusque-là pas dévoilé de plan chiffré dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Barack Obama a estimé, quand il est venu en Inde, que la lutte contre le réchauffement climatique était vouée à l'échec sans la contribution de l'Inde.

En effet en 2050 les projections démographiques tendent à montrer que l’Inde sera le pays le plus peuplé de la planète ce qui aura forcement des conséquences en matière d’émissions carbonées.

Au sommet de Copenhague, l'Inde a refusé de se voir imposer des objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Elle considère que ce serait un frein à sa croissance économique.

Pour l’Inde comme pour d’autres pays les pays riches sont historiquement responsables du réchauffement climatique. Ils doivent en conséquence financer les efforts des pays en développement. L’Inde s'est tout de même engagée à réduire sa quantité de gaz à effet de serre émise par point de Produit Intérieur Brut de 20 à 25% d'ici 2020, par rapport à 2005.

Certains modèles météorologiques tendent de prendre en compte le réchauffement climatique.

Ainsi la mousson serait en danger. Ce qui aurait des conséquences non négligeables en effet en Inde, deux personnes sur trois travaillent dans l'agriculture, secteur qui représente un quart du produit intérieur brut du pays. La mousson indienne permet la culture de végétaux grands consommateurs d'eau comme le coton, le riz et les huiles alimentaires. Mais afin de relativiser la gravité de ces prévisions il faut se rappeler que la structure économique d’un pays évolue dans le temps.

L’Inde a été identifiée comme un des 27 pays les plus vulnérables face à la montée du niveau de l’eau liée au réchauffement climatique (UNPE, 1989).

La majorité de la population vivant dans les zones côtières est directement dépendante des ressources naturelles des écosystèmes côtiers.

L’Inde est signataire de la Convention Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) depuis juin 1992 et a ratifié le Protocole de Kyoto le 26 août 2002. Mais elle n’a publié son Plan National d’Action sur le Changement Climatique qu’en juillet 2008. Ce plan est plein de bonnes attentions sans effets pratiques.

L’Afrique et le Nigeria

La position des pays africains est la même que celles des autres PED. Le point d’achoppement des négociations est le concept de différenciation. Car les niveaux de développent ne sont pas les mêmes. Alors pourquoi devraient-ils subir les mêmes contraintes ?

Au moment de la conférence de Lima le délégué du Soudan affirmait qu’il n’est pas possible de faire l’impasse sur le concept de différenciation. Puis il a rejeté un premier projet de décision au nom du groupe africain.

Pourtant sans nier les difficultés que peut connaitre l’Afrique il faut rappeler que celle-ci connait un taux de croissance que nombre de pays européens lui envieraient.

Mais le réchauffement climatique a déjà des effets sur le continent. A titre d’exemple prenons le paludisme. Le quart des décès dû au paludisme en Afrique se produit sur le sol du Nigeria. Le pays qui selon les projections démographiques sera le plus peuplé d’Afrique en 2050.

Selon l’OMS, le paludisme c’est 18% des ressources annuelles familiales pour les traitements et un tiers des hospitalisations. Il a été récemment mis en évidence que le réchauffement climatique rend les moustiques plus résistants aux insecticides. « Nous sommes préoccupés par le fait que les moustiques porteurs du paludisme deviennent résistants à tous les insecticides approuvés par l’OMS, dit à l’AFP Peter Cleary, chargé de la communication de la compagnie européenne Vestergaard Frandsen qui fabrique des moustiquaires imprégnées de produits répulsifs ».

Pour autant l’engagement des Etats africains en matière de réchauffement climatique est conditionné par des aides financières provenant des pays développés.

La Russie

En 2004 la Russie a fini par ratifier le protocole de Kyoto, permettant même son entrée en vigueur un an plus tard.

Le réchauffement climatique peut aussi avoir des effets néfastes qui ne semblent pas outre mesure inquiéter la Russie.

De plus comme tout pays, dont une large superficie subit le pergisol, a tout intérêt à ce que celui-ci disparaisse. Cela va permettre la libération de milliers d’hectares pour l'agriculture. Toutefois il faudra des capitaux et de la main d’œuvre pour l'exploiter ; cependant à la vue des projections démographiques cela est permis d'en douter.

Par ailleurs la fonte du pergélisol pourrait conduire à menacer certaines installations nucléaires. En effet certaines stations nucléaires ont été construites sur ces sols gelés.

Le Brésil

Dans la sphère sud-américaine le Brésil a tout d'un leader. Ce pays est pour l'instant muet sur les engagements qu'il serait susceptible de prendre à Paris. Toutefois ce pays a su tenir ses promesses. Il a signé le protocole de Kyoto. Il est sur la même position que l’Inde : le développement économique prime.

À titre de rappel la part de la déforestation dans les émissions de gaz à effet de serre a été fortement réduite. En effet elle est passée de 70% dans les années 1990 à 30% en 2012, en matière d'énergie renouvelable elle fait figure de bon élève près de 80% de son électricité en provient ; ce qui n'a pas été sans conséquence sur les écosystèmes locaux.

Étrangement le brésil est resté plutôt en retrait durant la Conférence de Lima. La déforestation, facteur essentiel de l'émission de la moitié des gaz à effet de serre en Amérique latine a été l’objet d’un accord. Le Pérou, le Mexique, le Guatemala, la Colombie, l'Equateur, le Chili et le Costa Rica, se sont engagés à des degrés divers pour reboiser 20 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2020.

Sources :
http://nigeriaclimatechange.org/
http://www.c2es.org/international/key-country-policies/india/climate-plan-summary
http://wwf.panda.org/about_our_earth/aboutcc/problems/rising_temperatures/hotspot_map/brazil.cfm
http://indiaclimateportal.org/India-and-Climate-Change/
http://www.unesco.org/new/en/brasilia/natural-sciences/environment/climate-change/
http://therussiamonitor.com/?attachment_id=189
http://www.climateadaptation.eu/russia/climate-change/