Si aujourd’hui, l’environnement, de manière générale, et le développement durable, en particulier, ont su intégrer le monde de l’entreprise, notamment par le biais des achats éco responsables (consommateurs raisonnables d’eau, d’énergie et de papier), ces derniers ont-ils toujours une véritable efficacité écologique?


En effet, comme ce fût le cas lors du lancement du biocarburant, destiné à permettre la mise en circulation des véhicules dits « propres », une polémique avait vu le jour à propos des conditions de réalisation du combustible qui se révélaient être extrêmement polluantes, annulant les bienfaits du biocarburant.

Aujourd’hui, c’est au tour des ampoules basses consommations ou fluocompactes de faire leur entrée dans le débat.
Ces dernières permettent de réduire par cinq les consommations d’énergies par rapport à une simple lampe à incandescence qui gaspille de l’énergie sous forme de chaleur dégagée inutilement.
Elles offrent, de plus, une durée de vie beaucoup plus longue que son ancêtre. En effet, si la première peut espérer vivre 6 ans, la seconde ne se contente que d’une année pour un éclairage quotidien de 4 heures par jour.
Ainsi, si l’ampoule fluocompacte coûte un peu plus cher à l’achat que l’ampoule à incandescence destinée à être retirée de la vente pour 2012, elle reste un réel moyen de réaliser des économies d’énergie pour les professionnels (comme pour les particuliers) et permet à ces derniers d’avoir le sentiment de contribuer à la protection de l’environnement à leur échelle.

Mais attention, « prudence est mère de sûreté » !

Premièrement, il semblerait que les ampoules fluocompactes ne soient pas adaptées à tout type d’usage.
En effet, ce type d’ampoule ne supporte pas bien les cycles d’allumage et d’extinction répétés, risquant de l’endommager et de réduire sensiblement sa durée de vie. Il est donc recommandé de ne pas les installer dans les lieux de passage.
Une solution a cependant été apportée à ce petit désagrément par les fabricants, prévoyant des ampoules spécifiques à ce type d’utilisation mais le coût d’investissement est le double par rapport à celui d’une ampoule basse consommation « classique ».

Mais là n’est pas le cœur du débat.

Un deuxième point mérite d’être soulevé concernant la composition des ampoules fluocompactes.
En effet, l’un des composants de ce type d’ampoule est le mercure, métal lourd toxique qui les rend difficilement recyclables mais permettant une plus longue durée de vie de l’ampoule.
Cette caractéristique oblige les détenteurs professionnels de ce type de déchets de les traiter comme en tant que déchets dangereux.

De plus, en cas de bris de l’ampoule, du mercure peut s’échapper et se disperser dans l’air.
Il est ainsi fortement recommandé de bien ventiler la pièce pendant 15 minutes et de collecter les débris dans le conteneur destiné à la collecte des déchets dangereux.
Il semble alors que ces ampoules se révèlent ne pas être très avantageuses pour l’environnement.

Enfin, un dernier point nécessite d’être abordé, il s’agit des champs électromagnétiques émis par les ampoules fluocompactes, potentiellement cancérogènes.
Le culot de ces dernières héberge des composants électroniques qui créent des champs électromagnétiques mais comme beaucoup d’appareils domestiques.
Cependant, en 2007, le CRIIREM (Centre de Recherche et d’Information Indépendante sur les Rayonnements Electromagnétiques) a divulgué les résultats des tests d’intensité des champs électromagnétiques émanant des lampes fluocompactes, avec parfois une intensité supérieure à 28 volts par mètre (seuil légal).

Aussi, sous la pression des industriels fabricants de ces ampoules, l’ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, a saisie l’AFSSET, Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement, de manière à réaliser un protocole d’essais sur les effets des champs électromagnétiques dégagés par les lampes fluocompactes.
Les résultats n’ont pas encore été publiés.

Dans l’attente de ces résultats, le CRIIREM recommande de ne pas utiliser ces ampoules sur des lampes de bureau et de garder une distance de minimum un mètre de ces dernières, notamment pour les personnes équipées d’un pacemaker.
En effet, les ondes dégagées provoqueraient des interférences avec l’appareil.

Face à ces éventuels risques, les entreprises préfèreront peut être se tourner vers des ampoules LED (Light Emitting Diode), qui certes plus chères que leurs concurrentes directes fluocompactes (comptez 29,30 € par ampoule), assurent une durée de vie de 60 ans contre 6 ans pour les dernières.
L’avantage est que ces lampes sont recyclables à 98% et ne sont pas connues pour leurs émanations de champs électromagnétiques. Elles semblent ainsi réellement correspondre, dans ces conditions, à un véritable achat éco responsable.

Bien que les fabricants d’ampoules fluocompactes accusent les fabricants d’ampoules LED de vouloir faire main basse sur le marché des ampoules basse consommation, il n’en reste pas moins qu’ils devront trouver une solution avant la disparition totale des ampoules à incandescence d’ici 2012 pour pouvoir rester dans la course.