L’Europe constitue l’un des premiers bassins de production et consommation de pommes au monde, et la pomme est le fruit le plus apprécié dans les 27 pays membres de l’Union européenne. La célèbre ONGI (organisation non gouvernementale internationale) de protection de l’environnement Greenpeace, a publié un rapport au sein de plusieurs pays européens intitulé « Pommes empoisonnées – Mettre fin à la contamination des vergers par les pesticides grâce à l’agriculture écologique ». Ce dernier vise expressément les producteurs de pommes européens et plus particulièrement les agriculteurs fournissant la grande distribution, qui continuent d'utiliser des cocktails de pesticides réputés dangereux pour la santé humaine lorsque ceux-ci sont cumulés. Deux associations de producteurs se défendent, estimant que les pommes commercialisées en France sont «conformes à la règlementation.

Concernant les milieux où les pesticides se sont les plus fréquemment répandus, il y a les sols où l’on trouve en majeure partie le «boscalid, un fongicide présent dans 38% des échantillons», et le DDT (26% des échantillons) ainsi que l'eau, où là encore, les produits les plus fréquemment identifiés sont le boscalid (dans 40% des prélèvements) et le chlorantraniliprole, un insecticide lui aussi retrouvé dans 40% des échantillons. L’organisation lors de son enquête, a analysé 85 échantillons - 36 dans l'eau, 49 dans le sol - prélevés dans les vergers de 12 pays européens parmi les plus gros producteurs de pommes, en ciblant ceux fournissant la grande distribution.
En moyenne, 75% des échantillons (78% pour le sol, 72% pour l'eau) «contenaient des résidus d'au moins un» des 53 pesticides identifiés.
«Au moins 70% des pesticides identifiés présentent une toxicité globale élevée pour la santé humaine et la faune sauvage», affirme Greenpeace. L'ONG ne révèle cependant pas, que les fruits en eux-mêmes possèdent un caractère toxique.
Concernant les sols, l’Italie, la Belgique et la France occupent le haut du podium, le nombre de pesticides le plus élevé y ayant été détecté. Concernant l'eau, c’est en Pologne, en Slovaquie et de nouveau en Italie, que les pesticides seraient les plus nombreux, selon le rapport.

Anaïs Fourest, chargée de campagne agriculture à Greenpeace explique que le rapport souhaite dénoncer ce «cocktail de pesticides» et pointer « la réalité de l'usage vraiment important, systématique et multiproduits des pesticides dans la production agricole conventionnelle». Ainsi, l’organisation demande aux Etats membres de l'UE de «mettre progressivement fin à l'utilisation des pesticides chimiques de synthèse dans l'agriculture» et de soutenir les «alternatives non chimiques pour lutter contre les parasites, en particulier les pratiques agricoles écologiques». Le rapport produit espère «interpeller la grande distribution» notamment avec la campagne «zéro pesticide» récemment lancée par l'ONG en France, afin de pousser à s’engager les grandes enseignes (Auchan, Carrefour, Casino, Leclerc, Intermarché, Magasins U), à soutenir les agriculteurs désireux de produire sans pesticides.

L'Association nationale Pommes Poires (ANPP), qui affirme représenter 1 500 producteurs de ces deux fruits, a dénoncé un «rapport bidon» aux «conclusions mensongères», qui «abuse les consommateurs et les médias». Selon l'ANPP, «Greenpeace montre son ignorance agronomique en préconisant des solutions alternatives, dont la quasi-totalité est déjà mise en place depuis... plus de 20 ans par les producteurs ! Et certaines vont même au-delà des préconisations de Greenpeace...».
Elle ajoute que «Les produits phytosanitaires ne sont utilisés qu'en dernier recours, lorsqu'il n'existe pas de technique alternative», assurent les producteurs, pour qui «les pommes françaises sont saines, conformes à la règlementation».
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France, qui comporte des maraîchers et des arboriculteurs, accuse Greenpeace de vouloir «faire peur» et de «calomnier depuis le 10e arrondissement de Paris en ignorant tout ce qui est déjà fait dans l'agriculture».

La pomme qui est le fruit qui rencontre le plus de succès auprès des Français, est également le plus produit. Principalement cultivé dans les régions PACA, Pays de la Loire et Midi-Pyrénées qui concentrent au total 57% de la production, il est aussi parmi les plus traités avec un usage moyen de 35 traitements lors de sa culture .
L'Autorité européenne de sécurité des aliments assurait cependant en mars dernier, que des résidus de pesticides seraient en réalité présents dans près de la moitié des denrées consommées en Europe, mais pour la plupart dans les limites légales et probablement sans effet sur la santé.


Sources :

-http://www.bioalaune.com
-http://www.lefigaro.fr
-http://blog.greenpeace.fr