Phénomène encore peu connu, le présentéisme au travail se caractérise par une présence assidue du salarié sur son lieu de travail alors que son état de santé physique ou mentale ne lui permet pas d’être pleinement productif.

A l’instar de l’absentéisme, caractérisé cette fois par des absences répétitives ou prolongées du salarié, le présentéisme affecte tant le salarié que l’entreprise et peut être dû à plusieurs facteurs.

Ainsi, une surcharge de travail, la crainte de se voir sanctionner pour avoir pris des congés, ou à l’inverse la loyauté du salarié envers l’entreprise, sont les principales causes de développement du présentéisme.

Outre la santé psychologique du salarié, le présentéisme est aussi imputable à l’entreprise puisqu'il révèle une gestion managériale défaillante.

S’agissant du salarié, le présentéisme se manifeste par une grande fatigue physique et psychologique (nervosité, anxiété, troubles du sommeil) affectant sa santé et sa qualité de vie au travail.

Pour l’entreprise, les conséquences du présentéisme sont nombreuses et se traduisent principalement par une baisse de la productivité et de la qualité du travail du salarié, la multiplication des risques de survenance d’un accident du travail en raison du manque de vigilance du salarié, ainsi qu’une prolongation de la durée des arrêts maladie.

Rappelons que le coût du présentéisme est supporté par l’entreprise qui, selon le baromètre Midori, s’évaluerait entre 2,67% et 4,86% pour la masse salariale.

Rapporté à la masse salariale française, les coûts seraient donc de 13,7 milliards d’euros pour l’hypothèse basse et de 24,95 milliards d’euros pour l’hypothèse haute.

Selon ce même baromètre, les secteurs les plus touchés par le phénomène sont les domaines des services, de la santé et des transports.

Au regard de ce constat, la mise en place de plans d’actions sur la qualité de vie au travail ainsi que des moyens de prévention pour lutter contre ce phénomène apparaissent donc essentiels.

Une meilleure reconnaissance du travail du salarié ainsi qu’un équilibre de la charge de travail peuvent être un premier pas.

Son efficacité tient cependant à une reconnaissance préalable du phénomène, ce qui est loin d’être le cas.