Le transport de marchandises constitue un enjeu majeur de la transition énergétique et de la croissance verte. En effet, le secteur des transports représente à lui seul 18% du PIB pour la dépense totale de transport, mais également 92% des émissions de CO2 (dont 57% pour les véhicules particuliers).

Le 20 mai dernier, lors du sommet mondial Business & Climate qui s’est tenu à l’UNESCO, la ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Énergie, Ségolène ROYAL, le président de l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Énergie (ADEME), Bruno LECHEVIN, et le président de l’Association des Utilisateurs de Transport de Fret (AUTF), Denis CHOUMERT, ont lancé la Convention FRET21 « Les chargeurs s’engagent en faveur du climat ».

L’objectif est de réduire, sur une période de 3 ans, les émissions de gaz à effet de serre du transport de marchandises. La convention s’inscrit dans la continuité du plan « Objectif CO2, les transporteurs s’engagent » lancé en 2008 par le Ministère du Développement durable -ayant abouti à une économie de 715 kilotonnes de CO2 entre 2009 et 2012- à la différence près qu’elle s’adresse cette fois ci aux entreprises agissant en qualité de « donneurs d’ordre » des transporteurs.

Les chargeurs sont ainsi invités à participer activement à la réduction des impacts environnementaux des transports auxquels ils ont recours. Pour ce faire, l’entreprise signataire peut mettre en œuvre différents types d’actions, réparties selon quatre axes :
- Taux de chargement : optimisation des charges palettisées, des conditions de livraison, réduction des trajets à vide, gestion mutualisée des approvisionnements
- Distance parcourue : optimisation du positionnement des sites
- Moyen de transport utilisé : choix et optimisation des véhicules routiers, utilisation de mode alternatifs à la route
- Achat des prestations : prise en compte dans le choix des chargeurs de l’information et de la performance en CO2 des solutions de transport.

Le dispositif mis en place concerne ainsi l’ensemble de la chaine logistique : des transports en amont (approvisionnement des usines) aux transports aval (distribution), tous modes de transports confondus.
Les entreprises signataires ont l’obligation de réduire un pourcentage de CO2 qu’elles auront fixé elles mêmes (en fonction de leur possibilité, avec un niveau moyen estimé de l’ordre de 10%) sur une période de 3 ans, avec une évaluation annuelle permettant de vérifier le respect de leur engagement, et le cas échéant, de donner lieu à un ajustement de leur plan d’action.

A ce titre, les entreprises signataires disposeront d’un catalogue d’actions de réduction, d’un outil de calcul des émissions et des gains associés à chacune de leurs actions, ainsi qu’un outil de suivi global de leur engagement.

Pour l’heure, l’impact environnemental considéré sera axé sur les seules émissions de CO2. Mais le dispositif pourrait à terme, intégrer bien d’autres impacts, comme les émissions de polluants par exemple.

Neuf entreprises « chargeurs » sont aujourd'hui engagées : Air Products, Carrefour, Coca Cola Entreprise, Ferrero, Fleury Michon, Hénaff, Orrion Chemicals Orgaform, Placoplatre et SCA.
D’ici 2020, 1000 autres entreprises devraient également rejoindre le mouvement, permettant ainsi de générer 0,4 million de tonnes d’économie de CO2, une part non négligeable des efforts nécessaires pour ramener ces émissions au niveau de 1990.