Le marché des capsules de café pour les machines à expresso est en constant essor dans le monde depuis quelques années. Apparu il y a un peu plus d’une décennie, ce type de machines est aujourd’hui majoritairement utilisé par les consommateurs de café. C’est l’accord entre rapidité et efficacité : le café se fait tout seul, sans effort, ni besoin de doser, il suffit de préparer sa tasse, d’appuyer sur un bouton et d’attendre quelques secondes qu’il se verse dans la contenant. Ce système développé par la multinationale Nespresso, filiale du groupe suisse Nestlé, est vite devenu incontournable, ce qui a conduit les sociétés concurrentes à également adopter cette méthode. Néanmoins, ce mode d’utilisation n’est pas ce qu’on pourrait considérer de plus durable d’un point de vue environnemental. En effet, les capsules utilisées sont à usage unique et sont ensuite jetées avec le reste des ordures ménagères. Au regard la consommation actuelle de ces capsules à travers le monde, la question des déchets qu’elles occasionnent interpelle. C’est ainsi qu’il convient d’observer l’étude de leur impact environnemental en matière de déchets (I), avant de s’intéresser aux solutions possibles pour en limiter les effets (II).

I. L’impact environnemental des capsules de café

La gestion et la réduction des déchets constituent une problématique primordiale aujourd’hui, si bien que la question du sort des dosettes de café usées devient un sujet fondamental en ce qui concerne l’impact environnemental que cela occasionne.

Si les machines à café expresso sont relativement récentes, les premières capsules de café ont, elles, été inventées dans le milieu des années 1990 par l’ingénieur hollandais John Sylvan. Le but était de mieux préserver l’arôme du café. Cette création devient rapidement un franc succès, si bien que la société Nespresso décide d’inventer, dans les années 2000, sa propre machine à café spécialement conçue pour accueillir des dosettes dont l’usage est uniquement compatible avec elle, se garantissant ainsi un quasi monopole (plus tard dénoncé par l’Autorité de la concurrence qui fera en sorte d’y mettre un terme via une procédure amiable). C’est à ce moment-là qu’apparaissent les premières machines à expresso. Cependant, si cette invention apporte une évolution majeure dans la consommation du café, elle apporte également son lot de déchets.

En 2011, une étude réalisée par Nespresso dévoilait que plus de huit milliards de dosettes avaient été vendues dans le monde. Cela laisse ainsi présager que des montagnes de déchets, uniquement constituées de ces capsules, grossissent chaque année. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) ajoute que ceci constitue une quantité de déchets au moins dix fois supérieure à celle due aux emballages classiques, qui est déjà relativement élevée. Une grande partie de la composition de ces capsules est faite de plastique et n’est pas recyclable. Un autre des inconvénients est qu’elles sont également à usage unique et ne cessent donc d’être génératrices de déchets à chaque utilisation. Ces dosettes ne sont en effet ni récupérables, ni biodégradables du fait de leur composition. Leur coût en rejet de CO2 est ainsi très important.

II. Les solutions envisagées

Les capsules d’expresso sont classées dans la catégorie des déchets non dangereux, selon la nomenclature des déchets prévue par le code de l‘environnement (article L. 541-8, Annexe II). Cependant, leur impact est tel que des efforts doivent être consentis pour limiter leur progression qui représente un réel danger pour l’environnement. Face à ce souci écologique, la société Nespresso a mis en place un système de collecte de ses capsules usagées, permettant ensuite leur recyclage. Cependant, peu d’entre elles sont effectivement recyclées en pratique.

Une autre solution pourrait se traduire par le choix de capsules entièrement biodégradables à base d’amidon de maïs. Cette solution est celle choisie par la société Ethical Coffe Compagny. Mais un problème demeure, celui du prix. Si la confection de dosettes recyclables est une avancée importante pour la protection de l’environnement, elle a néanmoins un coût élevé au niveau de la production, ce qui se traduit ensuite sur le prix. La problématique opposant les intérêts économiques aux intérêts environnementaux est ici encore bien présente. Ceci paraît néanmoins paradoxal, sachant que le prix au kilogramme du café vendu en dosettes est beaucoup plus élevé que pour celui vendu en sachets. Il semblerait alors que le meilleur moyen pour réussir à limiter, ou du moins freiner, la quantité de déchets produits à cause de ces dosettes serait de les rendre réutilisables : constituées entièrement inox et ainsi rechargeables autant de fois que voulu. Elles existe déjà et permettrait, si elle était utilisée par tous, d’éviter plusieurs centaines de tonnes de déchets par an.

Ceci est l’exemple du coût que joue l’agroalimentaire sur l’environnement. Une prise de conscience émerge néanmoins aussi bien du côté des consommateurs que de celui des producteurs et distributeurs. En ce qui concerne ces derniers, des règles environnementales s’imposent de plus en plus sur eux et, même si celles-ci ne sont pas toujours contraignantes, les grandes entreprises font souvent le choix de les suivre en vue d’améliorer leur image, ou en tout cas pour éviter de la ternir. Ces principes de droit mou (ou soft-law) jouent un rôle de plus en plus déterminant dans le grand jeu de la concurrence entre les différents groupes. L’environnement devient donc aujourd’hui un enjeu important dans les stratégies économiques des sociétés.



Sources :

- http://www.notre-planete.info/actualites/4209-capsules-cafe-dechets
- http://www.lexpress.fr/styles/saveurs/une-capsule-de-cafe-reutilisable-inventee-par-un-suisse_1122185.html
- http://www.lefigaro.fr/societes/2015/03/11/20005-20150311ARTFIG00045-quand-l-inventeur-des-capsules-de-cafe-regrette-sa-creation.php
- http://www.ineris.fr/aida/consultation_document/10327
- http://www.eptramelan.org/exercices/Francais/Lecture/Video/abe_cafe_capsule/abe_cafe_capsule.htm